La labellisation des boissons produites en Algérie est une nécessité. l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), a lancé lundi, à partir d'Oran, une opération de sensibilisation des opérateurs activant dans ce segment. Cette opération, menée en collaboration avec l'Institut algérien de normalisation (IANOR), intervient dans le cadre de la démarche "qualité" initiée par l'APAB, a indiqué sa secrétaire générale à l'occasion d'un séminaire régional sur "la traçabilité". Le projet de labellisation est réalisé parallèlement à d'autres actions pour la vulgarisation des bonnes pratiques d'hygiène, définies notamment par le processus HACCP et la norme ISO 22000 qui assurent la maîtrise préventive sur l'ensemble de la chaîne de fabrication, conditionnement et distribution des produits alimentaires, a-t-elle souligné. Celle-ci a d'ailleurs indiqué que cette initiative constitue une première dans le secteur agroalimentaire en Algérie et peut être présentée comme une référence pour les entreprises, leur permettant de mieux percevoir les différentes facettes de la traçabilité, qui est un outil de gestion du risque assurant l'identification de l'origine des produits, conformément aux attentes des autorités sanitaires et des consommateurs. L'étiquette constitue un élément déterminant de la traçabilité en ce sens qu'elle contient une "mine d'informations" permettant de remonter l'ensemble de la chaîne de production. Evoquée implicitement par la législation en vigueur (loi sur la protection du consommateur), la traçabilité est encore au stade de la démarche volontaire des professionnels du secteur agroalimentaire en Algérie, a-t-elle observé, en rappelant que l'APAB se félicite de l'exclusion, janvier dernier, des boissons de la liste des produits bénéficiant de la franchise douanière dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange (ZALE). La position algérienne a entraîné une nette diminution des importations de boissons, permettant ainsi aux opérateurs du pays d'évoluer dans des conditions optimales, a-t-elle noté. Les exportations algériennes, de jus et boissons gazeuses notamment, ont augmenté de 700 pc entre 2008 et 2009, a-t-elle indiqué en se référant aux données du ministère du Commerce. La SG de l'APAB a évoqué un autre sujet d'actualité, en l'occurrence la hausse du prix du sucre, signalant à cet égard que ce produit représente, à lui seul, 15 % du coût de production, tout en mettant en garde contre le recours aux édulcorants qui entraînent à long terme des effets cancérigènes sur la santé du consommateur, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Notons que l'Apab a fixé une série d'objectifs à atteindre en 2010, afin de sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de réviser le tarif douanier des intrants de production, de sensibiliser les pouvoirs publics au "millefeuille fiscal" dont souffre particulièrement la sous-filière des "eaux embouteillées" de formuler des propositions de mesures au ministère du Commerce autour de la responsabilité de stockage des boissons, d'entériner la création de I'Institut algérien de gouvernance d'entreprise, de finaliser la rédaction et l'édition du manuel de traçabilité, de finaliser l'élaboration du référentiel normatif et de labellisation des boissons, de poursuivre la contribution au projet de centre technologique agroalimentaire en partenariat avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, et enfin d'entreprendre une enquête exhaustive du marché des boissons. L'APAB regroupe 34 producteurs adhérents détenant 85 % du marché, les parts restantes étant partagées par environ 500 autres opérateurs, selon cette responsable.