L'euro baissait toujours face au dollar mercredi, sur un marché sans tendance marquée en l'absence d'indicateurs majeurs, alors que les cambistes restent prudents sur la reprise économique mondiale et que la zone euro inquiète toujours. Vers 10h20 GMT (11h20 HEC), l'euro baissait à 1,3586 dollar contre 1,3598 dollar mardi vers 22h00 GMT. L'euro progressait cependant face au yen, à 122,87 yens contre 122,35 yens. Le dollar remontait aussi face au yen à 90,39 yens contre 89,96 yens. "Le flux et le reflux de l'appétit au risque ces derniers jours continuent de créer la confusion sur les marchés", commentait Michael Hewson, analyste de CMC Markets. De plus, l'absence de d'indicateurs économiques majeurs place le marché "à la merci de tout commentaire", soulignait Daragh Maher, analyste chez Crédit Agricole CIB. L'EUR a toutefois brièvement plongé, jusqu'à 1,3545 dollar vers 08h10 GMT, suite à la publication des mauvais chiffres en Allemagne. Mardi l'euro avait été sapé par les avertissements lancés par l'agence de notation Fitch sur les finances de plusieurs pays européens et était descendu sous le seuil de 1,36 dollar. Fitch s'est inquiétée de la gestion par le Portugal de son déficit budgétaire, n'excluant pas une dégradation de la note du pays. Elle a aussi mis en garde le Royaume-Uni, la France et l'Espagne sur leurs finances publiques, les appelant à prendre des mesures de réduction des déficits "plus crédibles", au risque de voir leurs notes (AAA) remises en cause. Jeudi doivent être publiés aux Etats-Unis les chiffres du commerce extérieur pour janvier et les demandes hebdomadaires d'allocations chômage. L'annonce mercredi par la Chine d'une hausse de ses exportations en février pour le troisième mois consécutif, avec un excédent de 7,61 milliards de dollars, supérieur aux prévisions, a eu peu d'impact sur les monnaies. A Tokyo, le marché des changes ralentissait à l'approche de la fin de l'année fiscale. Les marchés restent focalisés sur la Grèce et le risque que ces problèmes de dette publique ne s'étendent au Portugal et à d'autres pays européens. Le gouvernement portugais a annoncé cette semaine qu'il allait réduire ses dépenses, reporter ses investissements et vendre des actifs publics pour redresser les finances du pays. "La crise grecque reste un sujet d'inquiétude, ce qui éloigne les investisseurs des devises plus risquées" comme l'euro, a indiqué Masatsugu Miyata, cambiste chez Hachijuni Bank. "Les marchés manquent d'élan, et pas juste du fait d'une absence d'indicateurs", notaient les analystes de Commerzbank. "L'absence de nouveaux éléments sur la situation grecque" pèse également sur l'EUR, ajoutait Commerzbank. Vers 10h20 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro à 90,39 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,4906 dollar, pénalisée par une baisse surprise de la production manufacturière en janvier, qui "alimente des craintes sur la reprise de l'activité au Royaume-Uni", notait les analystes de ETX Capital. La monnaie helvétique était stable face à l'euro à 1,4616 CHF pour un euro, et baissait face au dollar à 1,0758 CHF pour un dollar.