Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a souligné, mardi, la nécessité d'instaurer une coopération frontalière efficace et multiforme entre les pays de la région sahélo-saharienne pour répondre aux défis de sécurité et de développement. A l'ouverture des travaux de la conférence ministérielle des pays de la région, tenue à Alger, consacrée à l'évaluation de la situation qui prévaut dans la région, particulièrement avec la recrudescence des actes terroristes et de la menace que représente ce fléau et ses connexions, le chef de la diplomatie algérienne s'est dit convaincu que l'instauration des bases d'une coopération "franche" dans la lutte antiterroriste est un préalable pour garantir la sécurité et le développement de la région. "Je suis persuadé que les vertus de loyauté et de coopération franche et sincère, notre engagement sans concessions dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que le devoir de solidarité qui nous anime tous envers nos populations les plus démunies, sont des règles qu'il nous incombe de respecter", a-t-il souligné. La rencontre, à laquelle participent les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, autour du thème de la lutte anti-terroriste et le développement de la région sahélo-saharienne, a été une aubaine pour rendre à la région sa vocation initiale, d'espace de prospérité et de stabilité, conformément aux règles de bon voisinage, de solidarité et de coopération sincère. M. Medelci a, dans ce cadre, plaidé pour l'instauration d'une coopération frontalière efficace et multiforme entre les pays frontaliers pour répondre aux défis de sécurité et de développement de la région qui connaît une recrudescence accrue du terrorisme et crime organisé. Ainsi, selon le ministre, la sécurité et la paix sont "un préalable" au développement et que le terrorisme et ses alliances avec le crime organisé constituent des "menaces réelles" et "objectives" à la paix et à la stabilité. Ajoutant, dans ce cadre, qu'il s'agit "d'autant d'entraves et d'obstacles aux efforts de développement, privant nos populations de leur aspiration légitime à vivre en paix et à jouir de conditions de vie décentes". Insistant sur des actions concrètes mises en œuvre dans cadre des mécanismes de coopérations bilatérales qui doivent commencer par le désenclavement de la région par l'amélioration du cadre de vie de la population, M. Medelci a souligné, à cet effet, qu'"il convient d'examiner l'état de développement socio-économique des zones enclavées et isolées de la région et d'agir en dégageant des formules efficaces et innovantes pour juguler la pauvreté et répondre aux besoins les plus urgents des populations démunies." Déjà confrontée à une situation chronique de dénuement économique et fragilisée par l'aggravation de la pauvreté et la dégradation de l'environnement et des défis de la mondialisation, de larges couches de nos populations vivent dans un climat d'insécurité de plus en plus pesant, estimant, qu'"il est primordial d'accorder une plus grande attention aux actions concrètes visant l'amélioration des conditions de vie et le renforcement du tissu social dans les zones démunies", a-t-il soutenu. Pour rappel, cette réunion de concertation, de soutien, d'échange d'informations entre les pays africains et maghrébins se veut une occasion de renforcement des relations multilatérales dans le domaine de la sécurité et le développement. Ainsi, cette conférence sera non seulement sanctionnée par des recommandations mais aussi, l'occasion de prendre des mesures concrètes pour instaurer la sécurité dans la région.