Les pays de la région sahélo-saharienne qui se sont réunis à Alger dans le cadre de la lutte antiterroriste, semblent décidés de mettre " la main à la pâte " pour freiner ce phénomène lié désormais au crime organisé, le trafic d'armes et de drogue. En effet, depuis quelque temps, les groupes terroristes sont tentés de se réfugier dans des contrées plus propices à leur activité, à utiliser les espaces vulnérables, région de prédilection pour les activités illégales et de criminalité et où les frontières sont très vastes et difficiles à contrôler. La rencontre d'Alger, revêt un geste fort des pays sahélo-sahariens qui s'inscrit dans la logique africaine de riposte concertée et généralisée à un mal très souvent " fatal ", qui n'a cessé de se répandre et atteindre des contrées jusque-là considérées comme sûres et non concernées. Cette prise de conscience témoigne du rejet de toute ingérence étrangère et de voir la région sahélo-saharienne devenir le théâtre de manœuvres pour les Etats-Unis. Dans le cadre du respect de la souveraineté de chacun des pays concernés, il s'agit de sécuriser ensemble la région pour ne pas en faire un " terrain " favorable à l'installation des terroristes. En fait, ce redéploiement des Etats de la région, focalisé sur un discours politique et sécuritaire fiable contre le terrorisme et ses connexions multiples, n'aura de valeur sur le terrain qu'une fois les moyens les plus sophistiqués et exceptionnels réunis, selon des experts en terrorisme et des stratèges militaires. Les sept pays ont érigé la sécurité de la région en préoccupation principale. Ils ont besoin de faire de leur coordination, un moteur politique pour accélérer la stabilité sahélo-saharienne, dans un projet d' " urgence ", doté d'une finalité organisationnelle efficace au renforcement de cette lutte antiterroriste, qui devrait s'étendre aussi à l'immigration clandestine et à la criminalité transnationale. Elle devrait également se pratiquer d'une manière souple couvrant d'autres activités et objectifs, entre autres, la défense des valeurs de la région d'où la définition d'une coopération " franche " par M. Mourad Medelci, communément acceptée et suivie de la mise en place d'un dispositif entre les sept pays de la région comprenant tous les éléments hétérogènes.