La passe d'armes entre régulateurs bancaires aux Etats-Unis, pour savoir lequel sera chargé de la surveillance des établissements petits à moyens, s'est poursuivie, samedi 20 mars, avec la riposte du président de la banque centrale (Fed) Ben Bernanke. Ce dernier a en effet défendu devant l'Association américaine des banquiers locaux indépendants, réunie à Orlando (Floride, Sud-Est), le maintien du rôle de régulateur de la Fed pour certains de ces établissements, que prévoit de lui retirer un projet de loi présenté lundi par le Sénat. "Du fait de la remarquable diversité du système financier américain, une administration de supervision qui se concentrerait uniquement sur les plus grands établissements bancaires, sans connaissance des banques locales, obtiendrait une vision limitée et éventuellement distordue de ce qui se passe dans notre système bancaire dans son ensemble", a considéré le dirigeant. Il a rappelé que l'intérêt de la Fed pour les établissements locaux trouvait "ses racines dans la fondation de la Réserve fédérale en 1913", avec un système décentralisé donnant "aux responsables à Washington un moyen de rester en contact étroit avec l'économie des Etats-Unis, qui s'étale sur un continent et est extrêmement variée". Devant la même assemblée la veille, la présidente d'un autre régulateur bancaire (la FDIC), Sheila Bair, s'était estimée mieux placée que la Fed dans cette tâche. Notons que la présidente de la Compagnie fédérale d'assurance des dépôts bancaires américaine (FDIC), Sheila Bair, a estimé vendredi qu'avec les projets de loi sur la régulation financière en discussion au Congrès, une crise comme le sauvetage public d'AIG pourrait se rééditer. Mme Bair s'est félicité que le projet présenté lundi au Sénat prévoit un mécanisme de démantèlement ordonné des grandes institutions financières en difficulté. "Cependant, nous avons de graves inquiétudes sur d'autres parties du projet du Sénat qui semblent permettre d'éventuels sauvetages préparés en arrière-cuisine, à travers les compétences données par l'article 13 alinéa 3 des statuts de la Réserve fédérale ", a-t-elle expliqué devant l'Association américaine des banquiers locaux indépendants à Orlando (Floride, Sud-Est), Cet article prévoit que la banque centrale puisse prêter directement à des entreprises " dans des circonstances inhabituelles et impérieuses ". Il a été invoqué en septembre 2008 quand la Fed a prêté 85 milliards de dollars à l'assureur AIG pour lui éviter une faillite aux conséquences dramatiques. " Nous allons travailler étroitement avec le Sénat pour être certains qu'il n'y ait pas de lacunes dans des procédures soigneusement conçues. Si le Congrès devait réaliser quelque chose cette année, ce devrait être de mettre fin de façon claire et définitive au problème des institutions trop grandes pour faire faillite ", a dit Mme Bair, selon le texte de son discours donné à la presse. La présidente de la FDIC s'est par ailleurs félicitée de la compétence donnée à son institution, dans le projet du Sénat, de réguler les banques moyennes à petites (moins de 50 milliards de dollars d'actifs), qui serait partagée avec une branche du département du Trésor (OCC).