Au moins douze personnes ont été tuées hier dans deux explosions dans la ville de Kizliar au Daguestan, dans le Caucase russe, d'après le comité d'enquête du parquet. Parmi les victimes, on compterait neuf policiers, un enquêteur et un résident de la ville, selon les agences. Selon l'agence russe RIA Novosti, deux attentats consécutifs se sont produits. La première explosion s'est produite vers 8h40, heure locale (6h40 heure française). "Une voiture qui quittait le commissariat" a explosé dans la cour du bâtiment de la police. Selon les données préliminaires deux policiers se trouvaient dans le véhicule. Tous deux sont morts et des civils ont été blessés". Après l'explosion, trois voitures ont pris feu, les pompiers tentent de maîtriser l'incendie. Puis, vingt minutes plus tard, un kamikaze déguisé en policier a actionné sa bombe alors qu'il se trouvait au sein d'un groupe d'enquêteurs inspectant les lieux du premier attentat, a annoncé le Comité d'enquête du Parquet de Moscou. L'explosion a tué cinq policiers, dont le chef de la police, Vitali Vedernikov. Le ministre russe de l'Intérieur, Rachid Nourgaliev, a ordonné de renforcer les mesures de sécurité au Daguestan. Ces explosions surviennent deux jours après le double attentat meurtrier dans le métro de Moscou, qui a fait 39 morts et que les autorités ont attribués à deux femmes kamikazes liées à des groupes rebelles du Caucase du Nord. Peuplé de quelque 2,5 millions d'habitants de multiples ethnies, le Daguestan, république voisine de la Tchétchénie, est le théâtre depuis plusieurs mois d'affrontements meurtriers entre des rebelles islamistes et les forces de sécurité. Les attentats y sont fréquents. Cette région, la plus grande république du Caucase russe, à majorité musulmane, a été le théâtre en 1999 d'incursions de rebelles tchétchènes (plusieurs centaines de morts) qui ont provoqué le second conflit russo-tchétchène. Cette république du Caucase est toujours minée par une rébellion armée. Le ministre de l'Intérieur, Adilguereï Magomedtaguirov, a été tué le 5 juin 2009. Le Daghestan, situé entre la mer Caspienne, la Tchétchénie et l'Azerbaïdjan, est plongé depuis des années dans la violence, des groupes rebelles au discours islamiste et inspirés de la guérilla indépendantiste tchétchène y étant très actifs. Peuplé de quelque 2,5 millions d'habitants de multiples ethnies, ce territoire est le théâtre d'attentats et d'affrontements meurtriers entre des rebelles islamistes et les forces de sécurité, tout comme la Tchétchénie et l'Ingouchie.