Alors que la capitale russe Moscou s'apprêtait à enterrer les premières victimes des attentats meurtriers de lundi dernier, deux explosions retentissent au Daguestan devant le commissariat de la ville de Kizliar. Bilan : douze personnes tuées, dont neuf policiers. Une voiture piégée explose au passage d'un autre véhicule transportant des policiers. Vingt minutes plus tard, un kamikaze déguisé en officier de police se fait exploser au moment où les enquêteurs s'étaient rassemblés pour examiner les conséquences de la première déflagration. Parmi les victimes figure le chef de la police de la ville. Les attentats demeurent très fréquents au Daguestan, où vivent quelque 2,5 millions d'habitants. Les policiers, les militaires et les hauts fonctionnaires sont tout particulièrement visés. Comme les républiques voisines du Caucase russe (Tchétchénie et Ingouchie), le Daguestan reste le théâtre depuis plusieurs mois d'accrochages meurtriers entre les rebelles et les forces de sécurité. Ces nouveaux attentats surviennent dans un climat délétère suite au double attentat dans le métro de Moscou, qui a fait 39 morts et choqué l'opinion russe. Le ministre de l'Intérieur, Rachid Nourgaliev, cité par Interfax, a souligné que les explosions au Daguestan s'étaient produites près d'une école et de bâtiments de la police et du FSB. Le territoire russe se trouvait déjà à un niveau d'alerte élevé après les explosions de lundi, avec un renforcement des patrouilles dans le métro de Moscou. La sécurité a aussi été consolidée partout dans le pays et sur le cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan, d'où une fusée Soyouz doit décoller demain. Les attentats suicides de Moscou, les premiers de cette ampleur depuis des années dans la capitale russe, ont particulièrement choqué. Le président Dimitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine ont tous deux promis que les auteurs et les instigateurs seraient «anéantis». Les services spéciaux russes (FSB) ont attribué les attentats de Moscou à deux femmes kamikazes liées à des groupes rebelles du Caucase du Nord. L'instable région d'Eurasie constitue un enjeu majeur entre puissances pour le contrôle des marges méridionales de la défunte URSS. M. B.