Entre excédent pour certains produits et baisse de rendement pour d'autres, les ministères du Commerce et de l'Agriculture doivent trouver les moyens adéquats pour réguler les marchés des fruits et légumes et celui des viandes rouges notamment. Les premières récoltes de pomme de terre de primeur, jugées " excellentes " cette année par le ministère de l'Agriculture qui les évaluent à fin mars 2010, à " 79 000 tonnes, contre 37 000 tonnes à la même période de l'année dernière ", ont donné, certes, des satisfactions aux responsables du secteur qui ne doivent plus ainsi gérer une situation de pénurie, mais en revanche les producteurs s'en inquiètent. L'effritement des prix du kilo de pomme de terre cédé dans certaines régions à 17 dinars, est tout simplement synonyme de pertes aux agriculteurs. Ces derniers sollicitent l'intervention du ministère qui n'a pas été insensible à leurs appels. Du coup, le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), vient d'être réactivé. Un système qui a donné ses fruits depuis sa mise en place permettant à la fois l'approvisionnement des marchés et d'éviter tout préjudice financier aux agriculteurs. Pour cette année encore, c'est la SGP Proda qui se charge de racheter aux producteurs le surplus de production afin de le stocker dans des entrepôts frigorifiques à ses frais pour ceux n'ayant pas les moyens financiers. Une politique qui rassure les agriculteurs, et le ministre a réaffirmé à plusieurs reprises que "l'Etat n'abandonnera pas les producteurs de la pomme de terre". L'exemple de la filière pomme de terre est un cas d'école qui devrait se généraliser à d'autres produits. Car, hormis les prix de ce tubercule, qui sont maîtrisés grâce également à la production d'arrière-saison très abondante, qui est de " 1 million de tonnes contre 700 000 l'année précédente, la mercuriale flambe pour d'autres produits de large consommation comme l'oignon ou encore les agrumes et surtout les viandes rouges qui restent hors de portée des bourses moyennes. Cette filière, considérée comme étant stratégique par l'Etat, n'a pas eu, tout de même, l'attention qu'il faut pour son développement. D'où le redéploiement annoncé par le ministère de l'Agriculture qui entend mettre en place une nouvelle organisation pour toute la filière. L'une des mesures phares est la création par la Société de gestion des participations des productions animales (SGP Proda) d' une nouvelle entreprise chargée de la gestion des activités de la filière des viandes rouges. Pour mener à bien sa mission, qui consiste à développer les capacités publiques en matière de production, de stockage et surtout de régulation du marché des viandes rouges, cette nouvelle entreprise aura à gérer quatre centres d'élevage relevant d'entreprises du portefeuille de la SGP Proda. En outre, trois abattoirs modernes seront implantés dans les wilayas d'El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi. Autant de mesures qui, théoriquement, sont d'un apport considérable pour la filière viandes rouges, qui souffre énormément de moyen de régulation qui font que les prix sont toujours inaccessibles pour de larges couches de la société. En attendant de voir ce que donneront ces dispositions comme résultat concret, le consommateur devra encore se rabattre sur la viande congelée que l'Algérie importe par tonnes chaque année. Pour les mois à venir, il est déjà prévu d'importer quelque 10 000 tonnes pour faire face à la forte demande durant le mois de Ramadhan.