Les dirigeants de l'UE réunis en sommet à Bruxelles se sont montrés prudents sur la notion de «gouvernement économique» européen, chère au président français Nicolas Sarkozy, dans un accord sur la Grèce auxquels ils sont parvenus jeudi. Dans un document adopté au premier jour d'un sommet, ils s'engagent à promouvoir «une forte coordination des politiques économiques en Europe». La version du texte en français souligne que les chefs d'Etat et de gouvernement européens doivent «renforcer le gouvernement économique de l'UE» et que son rôle dans la définition d'une stratégie de croissance européenne doit être «renforcé». La version anglaise du document parle elle seulement de «gouvernance économique», terme moins fort que celui de «gouvernement», un concept défendu ardemment depuis de nombreuses années par la France. Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a reconnu qu'il y avait «une traduction asymétrique» mais il a estimé que «cela ne correspond pas à une différence fondamentale de vues, plutôt une sensibilité» particulière pour le choix des mots. Selon des diplomates, l'Irlande et les Pays-Bas ont exprimé de fortes réserves concernant l'idée du «gouvernement économique». Nicolas Sarkozy a lui crié victoire, se félicitant de la mention de l'expression de «gouvernement économique». Un premier texte de compromis, trouvé entre l'Allemagne et la France, mentionnait en effet que les pays «considéraient que le Conseil européen (les dirigeants de l'UE) devrait devenir le gouvernement économique de l'Union européenne». Mais la formulation finale du paragraphe a été amendée et va bien moins loin.