Touchée de plein fouet par la récession, l'UE «en déclin» suscite des préoccupations liées à son avenir et son équilibre Prévu depuis plusieurs semaines, l'état des lieux et, surtout les tensions budgétaires en Grèce, en Espagne et au Portugal, ont motivé le report et un temps de réflexion pour élaborer un plan de sortie de crise.Tout en assurant la Grèce de leur solidarité pour empêcher tout risque de faillite du pays surendetté et défendre la zone euro dans son ensemble, les dirigeants européens n'ont annoncé aucune aide financière concrète. «Les Etats de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées si nécessaire pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble », ont annoncé dans une déclaration les chefs d'Etat ou de gouvernement de l'UE. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, écarte le risque d'une faillite, une hypothèse « qui ne doit pas être envisagée ». Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy rassure : il y a « un engagement politique de solidarité au cas où cela serait nécessaire ». Les pays de la zone euro se sont déjà mis d'accord sur les modalités d'une éventuelle aide au cas où « la situation empirerait ». Parmi ces mesures, des prêts coordonnés, des garanties sur des émissions obligataires, des achats d'emprunts d'Etat émis par Athènes,... Les ministres des Finances de la zone euro qui se réuniront lundi à Bruxelles apprécieront. En contrepartie, la Grèce doit réduire son déficit de quatre points cette année par rapport à 2009. Athènes qui s'est engagée à faire des économies budgétaires «supplémentaires» si nécessaire, fera l'objet d'une surveillance mensuelle. Elle sera contrôlée en mars par Bruxelles, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Touchée de plein fouet par la récession, l'UE «en déclin» suscite des préoccupations liées à son avenir et son équilibre. «Nous devons agir ensemble pour faire face à ces défis afin d'aider à préserver le mode de vie européen et rivaliser avec les autres économies de premier plan dans le monde. Toutes les économies européennes font face à des défis très importants », écrit dans sa lettre d'invitation aux «27» Herman Van Rompuy. Cette «alarme» relève la faiblesse de la croissance structurelle de l'UE, inapte à résorber le chômage, et les carences de la «stratégie de Lisbonne », élaborée en 2000 et considérée trop vaste, trop ambitieuse et sans objectifs précis. L'avènement d'un «gouvernement économique» conforte le «sentiment d'urgence» des réformes et de la coordination des politiques économiques assujetties à des objectifs clairs et à des meures de coercition jusque-là inexistantes. Pour Marcus Droga, directeur associé à Macquarie Private Wealth à Sydney, le sentiment des investisseurs est plombé par le problème de la dette de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal… Les dettes européennes et l'emploi aux Etats-Unis ont créé une atmosphère fébrile sur les marchés prompts à guetter le moindre signe de rechute de l'économie mondiale sortie à peine de la récession.»