La classe politique est en état permanent de campagne électorale. Dès qu'une élection est passée, elle pense à celle qui surviendra après et qui, dans l'esprit, sera toujours pour bientôt. Cela ne signifie par pour autant que les partis sont en train constamment d'expliquer leur programme économique ou les axes stratégiques autour desquels ils comptent bien faire articuler leur campagne d'explication de ce qu'ils comptent faire aux commandes de l'Etat si Dieu et les électeurs leur accordent leur faveur. De leurs programmes ne sont pratiquement connus que les objectifs, d'ailleurs, fort généreux. Et cela est valable pour tous les partis. La campagne électorale sera menée incessamment, bien avant 2012, et cela est normal. Il faudrait normalement s'attendre à ce que les différents aspects de leurs programmes portant sur l'économie fassent l'objet de larges explications. Il faudrait également s'attendre à ce que la corruption soit largement abordée. Mais, y aurait-il beaucoup d'explication sur les modes opératoires ? Dommage que nous ne soyons pas dans une situation où il sera demandé aux partis de chiffrer le coût de leurs programmes, cela n'étant pas encore devenu une tradition. Les partis dits lourds ont, pour certains d'entre eux, passé un test d'économie devant le Forum des chefs d'entreprise. Nous n'en connaissons pas encore les résultats à ce jour. Mais c'est quand même une nouveauté qui ne s'est pas répétée, encore qu'il fut promis de l'inscrire dans la tradition. Il y a des partis, tels que ceux de l'Alliance, qui ont fait l'apprentissage des contraintes de la gestion réelle. Ceux-là savent que les promesses ne sont pas faciles à tenir. Par contre, les partis de l'opposition pourront à satiété faire toutes les promesses qu'ils voudront, ne sachant pas exactement s'ils auront ou non les moyens de les tenir, n'ayant jamais été confrontés aux contraintes de la gestion des affaires étatiques. Mais, cependant, ils ne sont pas gênés de tenter de mettre en difficulté les partis de l'Alliance lorsqu'ils relèvent ce qu'ils perçoivent comme étant les faiblesses de la gestion par l'Exécutif, en particulier sur les question des salaires. Isoler par exemple les revendications sociales, ainsi que les efforts fournis à trouver à celles-ci des réponses satisfaisantes, des questions politiques et même partisanes ne rendrait pas compte des réalités de la configuration politique et économique actuelle. L'Algérie ne fait pas exception des pays dont on prend pour référence les démocraties avancées et où derrière chaque revendication exprimée au sein de la société civile, notamment pour ce qui a trait au pouvoir d'achat et même pour les questions de sécurité, il est impossible de faire abstraction des visées politiques et même politiciennes. Il en est ainsi pour ce qui concerne toute décision socio-économique prise, et ceci est valable tant pour ce que pense l'opposition du pouvoir que pour ce que pense le pouvoir des attitudes récupératrices de l'opposition. La position des partis de l'Alliance dans les futures élections législatives pourrait être à la fois une action explicative de leur bilan à l'Exécutif et une présentation de ce qu'ils comptent faire en cas de succès à ces élections. L'opposition par contre se trouve dans une situation peut-être un peu plus confortable dans la mesure où elle n'a pas de bilan à défendre.