Ce parti réunira, ce week-end, les responsables des 48 mouhafadhas. Jeune, dynamique et diplômé universitaire, le triptyque de Benflis fait presque dogme dans les rangs du vieux parti. Il n'est plus question que les changements récents, intervenus au niveau de la direction, soient interprétés comme un simple lifting de façade. Le successeur de Benhamouda tient, selon des cadres du parti, à imprimer son empreinte pour traduire se changement qui, à coup sûr, doit se concrétiser au niveau local. La mouhafadha a toujours été un maillon incontournable des rendez-vous électoraux. Cette fois-ci, les jeux sont, d'autant plus serrés que l'électorat est de plus en plus jeune et exigeant. Donc difficile à convaincre avec de vieilles méthodes. «Si le FLN veut efficacement se redéployer, il se doit de travailler en profondeur au niveau des mouhafadhas», explique un cadre de cette formation qui est, la seule actuellement sur la scène nationale est en période de mue. Une génération fait désormais partie du passé et une autre qui n'a que quelques mois pour s'affirmer sur le terrain périlleux des élections législatives et locales. Le défi, en fait, est de prouver que le FLN est loin d'être ce vieux parti des «thaouabite el watania» (constantes nationales), refusant toute ouverture sur la société réelle. Le processus de changement semble donner des signes indiquant que la démarche du SG du FLN, loin d'être hésitante, est précise et déterminée. Aussi l'on évoque de source proche du parti, des contacts permanents entre les membres du Comité central, les mouhafadhate et les kasmate. Autrement dit, Benflis ratisse le plus large possible. Cela étant, le travail de rénovation de l'image du vieux parti ne sera pas de tout repos. Par ailleurs, les responsables, auront la lourde tâche d'expliquer et de convaincre. Expliquer les principes fondamentaux du parti qui tient actuellement les rênes du gouvernement, et convaincre du bien-fondé du programme économique et politique du Président de la République. Les thèmes de campagne du prochain rendez-vous électoral seront, à n'en pas douter, aussi difficiles que sensibles. Cela explique quelque part pourquoi Benflis exige un niveau intellectuel plus élevé pour les cadres locaux de son parti. C'est vrai que la langue de bois n'influe plus sur les urnes. Enfin, le FLN doit assumer ses prises de position par rapport aux grands dossiers qui feront l'essentiel des débats électoraux. Notamment la très sensible question de la révision de la Constitution et la réforme de l'Etat.