Le Premier ministre grec George Papandréou a demandé le déclenchement du mécanisme d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) destiné à sortir le pays de ses problèmes de dette, augurant d'un renflouement qui pourrait être sans précédent pour un pays donné. "C'est une nécessité nationale et impérieuse que nous demandions officiellement à nos partenaire de l'Union Européenne l'activation du mécanisme de soutien que nous avons créé ensemble", a dit George Papandréou, en déplacement sur l'île égéenne de Kastellorizo, et dont les propos ont été diffusés en direct depuis ce lieu. La Grèce négocie avec l'UE et le FMI les modalités d'une aide de 40 à 45 milliards d'euros, destinée à lui permettre de mieux gérer une dette publique de 300 milliards d'euros et dont le service lui revient de plus en plus cher sur les marchés. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, a publié un communiqué dans lequel il a assuré que le Fonds était prêt "à réagir avec célérité à la requête" présentée par Athènes. Le temps presse pour Athènes car la Grèce doit rembourser 8,5 milliards d'euros d'obligations le 19 mai et 39 milliards d'euros au total sur les 12 prochaine mois. Le Premier ministre grec a estimé que les marchés n'avaient pas laissé le temps à l'économie grecque de se retourner et observé que la hausse des taux auxquels son pays emprunte menaçait d'annuler les effets de la politique d'austérité mise en place par le gouvernement. "Nous ne le permettrons pas" a-t-il déclaré. "Nos partenaires contribueront de manière décisive à fournir à la Grèce le refuge qui lui permettra de se reconstruire". Notons que le gouvernement grec maintiendra son objectif de réduire son déficit budgétaire national de 4 points de pourcentage en 2010, comme elle s'y est engagée dans son Programme de stabilité et de croissance. "Nous ne modifierons pas nos plans", a souligné M. Papandreou lors d'un conseil des ministres sur les questions économiques, après une annonce d'Eurostat selon laquelle le déficit budgétaire grec s'élevait finalement à 13,6% du PIB en 2009, soit plus que les 12,7% donnés par les estimations précédentes, tandis que la dette publique représentait 115,1% du PIB. En 2008, le déficit de la Grèce s'est élevé à 7,7% du PIB et sa dette publique à 99,2% du PIB. Le ministère grec des Finances a tenu des propos similaires, estimant que ces derniers chiffres publiés par Eurostat confirmaient l'analyse du gouvernement socialiste en place selon lesquelles l'administration de centre- droit précédemment au pouvoir avait altéré ces chiffres pour masquer la gravité de la situation économique du pays avant les élections générales d'octobre dernier.