A la Table ronde du Centre pour les études publiques à Santiago, le 15 avril 2010, le Directeur général Pascal Lamy a noté la vitesse "remarquable" du renversement de tendance de l'économie mondiale par rapport à ce qui s'était passé dans les années 30. Il a indiqué dans ce sens que "les règles du commerce ont résisté aux pressions protectionnistes mais il nous faut maintenant faire en sorte que cette culture de la coopération mène le Cycle de Doha à bonne fin". Voici ce qu'il a déclaré: Il a donc déclaré que l'économie mondiale a été mise à rude épreuve, comme elle l'a rarement été ces 70 dernières années. Néanmoins, " il semble que nous commençons maintenant à sortir de la crise, quand bien même il serait imprudent d'affirmer que tout est rentré dans l'ordre et que nous pouvons continuer comme si de rien n'était. La reprise naissante est encore fragile. Nous devons mener à bien certaines réformes du secteur financier, gérer des stratégies de sortie de crise pour éviter l'inflation et l'accumulation dangereuse de la dette souveraine, tout en nous gardant de retomber dans le fossé dont nous venons de sortir, et résoudre le problème grave du chômage qui, je le crains, restera obstinément élevé pendant quelque temps, même si tout va bien par ailleurs "a-t-il précisé. Et d'ajouter : " Je pense, en particulier, aux relations commerciales et à l'OMC. Dans les années 1930, tout comme pendant la crise récente dont, apparemment, nous avons réussi à amorcer la sortie, le commerce n'était pas une cause immédiate de la contraction économique. Toutefois, à ce moment-là, une propagation du protectionnisme et de politiques commerciales introverties ont prolongé et aggravé la récession. Cela ne s'est pas produit cette fois-ci. Nous vivons certainement aujourd'hui dans un monde plus tributaire du commerce et les gouvernements auraient certainement réfléchi à deux fois aux incidences d'un rejet du commerce. Je suis cependant certain que l'existence d'un mécanisme institutionnel de règles régissant le commerce international a aussi joué un rôle vital ". M. Lamy recommande que les règles de l'OMC, qui sont un bien public, soient améliorées et actualisées, avant d'indiquer que le fait que le système commercial a contribué à des politiques raisonnables et à la coopération internationale ne doit pas inciter à la complaisance. " Mais il y a quelque chose d'autre auquel nous devons prêter attention, surtout dans le débat public. Il y a dans l'opinion publique le sentiment croissant que la mondialisation n'est pas vraiment ce que ses partisans en disent. Une partie de cette anxiété influence les opinions sur le commerce et se manifeste parfois dans le débat théorique ", a-t-il ajouté.