Les contrats à terme sur le pétrole brut sont passés sous la barre de 85 dollars le baril mardi, après avoir enregistré quatre séances de progression, affectés par la baisse des marchés d'actions et la réémergence de craintes concernant la capacité de la Grèce à satisfaire les conditions de son plan de sauvetage. Le dollar a atteint un pic en douze mois par rapport à l'euro, rendant ainsi les investissements sur le marché pétrolier plus chers pour les intervenants hors zone dollar. Le contrat de juin sur le brut léger du New York Mercantile Exchange perdait récemment 1,62 dollar, soit 1,9%, à 84,62 dollars le baril, dans la fourchette de 84,47 à 86,24 dollars le baril. Le contrat a atteint en séance lundi un point haut en 18 mois de 87,15 dollars le baril et a gagné 3,75 dollars, soit 4,5%, au cours des quatre dernières séances. Le contrat de juin sur le Brent de la mer du Nord, qui a atteint lundi son niveau le plus haut depuis le 3 octobre 2008, se repliait récemment de 1,28 dollar, à 87,65 dollars le baril. Le rapport du département américain de l'Energie sur les stocks pétroliers, attendu mercredi à 16h30, devrait faire apparaître une augmentation de 600.000 barils des stocks de brut au cours de la semaine terminée le 30 avril, d'après les analystes interrogés par Dow Jones Newswires. Les stocks d'essence sont attendue en baisse de 200.000 barils et ceux de distillats, en progression de 800.000 barils. Aussi, les chiffres de l'activité manufacturière chinoise ont été un peu décevants. Cela s'est combiné au fait que le sauvetage financier de la Grèce soulève des inquiétudes sur la possibilité d'autres sauvetages (pour d'autres pays de la zone euro en difficulté), faisant tourner l'humeur du marché", a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research. La monnaie américaine est montée au plus haut depuis un an face à l'euro mardi, s'établissant à moins de 1,31 dollar. Les inquiétudes sur l'avenir de la monnaie unique restaient très fortes malgré les prêts décidés pendant le week-end pour la Grèce. La hausse du dollar mettait sous pression les prix des matières premières, libellés en dollar et délaissées au profit de la devise elle-même dans une recherche de sécurité. Par ailleurs, les inquiétudes sur une perturbation des livraisons de pétrole par voie maritime dans le golfe du Mexique, à cause de la marée noire en cours se sont apaisées, a souligné Phil Flynn. En revanche les inquiétudes à long terme grandissaient, l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater à l'origine de la marée noire risquant de remettre en cause le forage offshore. La différence de prix entre le contrat de référence et ceux à échéance à plus long terme, beaucoup plus élevés, s'est encore aggravée en début de semaine, signe non seulement de craintes d'inflation mais aussi de craintes pour l'exploration en mer, a estimé Phil Flynn. "La différence entre les contrats de juin et juillet s'est accrue à 2,96 dollars et le fossé entre le court terme et le long terme de presque 2 dollars, à 14,19 dollars", a noté de son côté Amrita Sen, de Barclays Capital, reprenant les chiffres de la clôture de lundi. "Il y a déjà un impact réel avec le moratoire", décidé par l'administration Obama sur les projets d'exploration au large, a observé Phil Flynn.