La "nouvelle stratégie industrielle", initiée par les pouvoirs publics, a été au centre de l'interview accordé par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, à l'hebdomadaire Jeune Afrique de cette semaine. Insistant sur la nécessité de "mettre nos atouts en avant", le ministre a expliqué que "l'objectif (de cette stratégie) est de mettre fin au processus de désindustrialisation qui a résulté à la fois du mode de gestion administrée et des effets de l'ajustement structurel". Il a ajouté que "la stratégie industrielle s'appuie sur une connaissance approfondie de l'économie nationale, de son environnement international et, particulièrement, de l'expérience des pays". Elle vise, également à "exploiter les opportunités offertes par ce que nous appelons la nouvelle frontière". Revenant sur l'expérience des pays asiatiques qui a remis en cause les clichés des années 60 et 70 quant aux relations Nord-Sud, M. Temmar a affirmé que "l'Algérie veut saisir les nouvelles opportunités pour s'approprier la technologie, l'innovation, le savoir, le management, etc". Dans cette optique, toute la Nation se doit de se préparer, à travers, a-t-il ajouté, l'approfondissement des réformes structurelles, la mise à niveau des entreprises et de l'administration et la concertation de toutes les parties prenantes (secteur public et privé, système bancaire et financier, administration économique et universités). Pour M. le ministre, la compétitivité des entreprises dépend de plus en plus de leur cadre, c'est-à-dire des agents qui influencent son activité sans y être impliqués directement (système bancaire, administration économique, etc.). C'est pour cela que l'Algérie "ambitionne de créer des synergies entre les différents protagonistes". Cette stratégie de développement industriel qui se décline autour de "plusieurs dimensions", impose de "connecter de la meilleure façon possible l'entreprise à son environnement afin qu'elle puisse prendre les décisions concernant son activité avec le moins d'incertitudes possible". Il a, par ailleurs, souligné que "cette connexion est particulièrement mise en exergue dans le cas des zones d'activité industrielle intégrée (ZAII)". Plus explicité sur la démarche, il a indiqué qu'il s'agit moins d'investir dans de nouvelles zones et activités que de susciter des relations dynamiques entre les zones industrielles existantes, les pôles universitaires chargés de recherche et développement, les infrastructures et les acteurs institutionnels. Le choix des branches porteuses de croissance, la mise à niveau, le déploiement spatial, le développement des ressources humaines, l'innovation et le cadre de mise à niveau, sont les axes les plus importants sur lesquels s'appuie cette stratégie industrielle. L'Etat pourrait dans un très proche avenir améliorer ses soutiens à l'investissement matériel et immatériel quand il s'agira de mise à niveau. Il veut encourager et densifier les relations entre les différents acteurs pouvant intervenir dans l'avenir des PME et PMI. Le programme de mise à niveau, a ajouté M. Temmar, bénéficiera des résultats des réformes structurelles en cours dans la mesure où des mécanismes de garantie de l'investissement des PME et PMI commencent à donner des résultats et que des incitations fiscales considérables devraient conduire de plus en plus d'entreprises vers la mise à niveau. Il a insisté sur l'importance de la mise à niveau des entreprises publiques et privées, en soulignant que cette opération "s'impose du fait de l'ouverture de l'économie nationale sur la zone Euromed, et éventuellement, sur le monde". Le ministre a, par ailleurs, relevé que le secteur de l'automobile est "prioritaire dans la stratégie industrielle". Il a précisé qu'à ce titre, "il profitera d'encouragement à définir en plus de ceux qui sont prévus par le code des investissements ou le régime des conventions". Cependant, il a souligné qu'"une réflexion est en cours pour déterminer s'il s'agit d'encourager une industrie automobile de montage ou s'il faut développer une capacité d'équipement grâce à une mise en réseau avec des grands constructeurs ". Concernant le processus de privatisation, M. Temmar a affirmé qu'il " vise à garantir la pérennité des activités et des entreprises, à assurer le maintien de l'emploi et son accroissement et à rendre plus compétitives les entreprises publiques. Les privatisati ons doivent contribuer à ouvrir de nouveaux marchés et à développer les exportations hors hydrocarbures ".