À un mois environ de la tenue du sommet des pays membres du G20 à Toronto, le gouvernement Harper lance une vaste offensive pour tuer dans l'oeuf l'idée d'imposer une nouvelle taxe mondiale aux institutions bancaires. Le gouvernement du Canada déploie une stratégie internationale afin de militer contre l'imposition d'une taxe globale aux banques. Quatre membres du conseil des ministres s'apprêtent à prononcer des discours à cet effet dans de grands centres financiers du monde. En outre, le ministre du Commerce international, Peter Van Loan, prononcera mardi après-midi une allocution à la tribune de la Chambre de commerce des États-Unis, à Washington. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, donnera quant à lui une allocution à Mumbai dans le cadre de sa visite de trois jours en Inde. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper a déjà souligné qu'une taxe globale imposée aux banques pénaliserait injustement les institutions financières canadiennes qui ont survécu à la crise financière des derniers mois grâce aux règles qui les régissent. Le premier ministre Harper pense aussi que ce n'est pas une taxe qui apportera de la stabilité au secteur financier. L'idée d'imposer une nouvelle taxe aux institutions bancaires a vu le jour après que plusieurs pays eurent été contraints de venir à la rescousse de plusieurs banques menacées de faillite et croulant sous le poids de mauvaises créances. L'Union européenne souhaite l'imposition d'une telle taxe tout comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France. En outre, le Fonds monétaire international recommande à tous les pays du G20 d'imposer une taxe aux institutions financières. Durant le dernier sommet Canada-Union européenne, au début du mois, à Bruxelles, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a plaidé en faveur de l'imposition d'une taxe mondiale aux banques qui pourrait permettre de constituer une sorte de "fonds d'assurance collective" pour venir en aide aux banques à l'avenir si le besoin se manifeste. Le Canada est l'un des pays qui ont exprimé le plus farouchement leur opposition à cette idée étant donné que le système bancaire canadien a résisté à la crise économique et est perçu comme l'un des meilleurs au monde. Le premier ministre Stephen Harper a déjà fait valoir qu'imposer une telle taxe punirait injustement les institutions qui ont respecté les règles et géré leurs capitaux avec prudence. En outre, le gouvernement Harper soutient que la création d'un fonds pour le sauvetage éventuel de banques encouragerait les institutions à se lancer dans de nouvelles opérations jugées à risque en sachant que leur survie ne serait en fin de compte pas en jeu. L'Australie et le Brésil partagent aussi les craintes du Canada. Cet enjeu risque d'être une des pommes de discorde au prochain sommet du G20 prévu à la fin de juin à Toronto. Le mois dernier, les ministres des Finances des pays membres du G20 se sont réunis à Washington et n'ont pu s'entendre sur cette question.