A la veille du 5e conseil d'association, prévu le 15 juin prochain à Bruxelles ( Belgique ), la révision de l'accord d'association Algérie-UE est plus que d'actualité. Après le gouvernement algérien qui a manifesté son mécontentement à maintes reprises, quant aux résultats de l'accord d'association cinq années après son entrée en vigueur, et le côté européen qui se plaint des mesures restrictives de la LFC 2009 et de la détérioration du climat d'affaires en Algérie d'une manière globale, l'échéance du 15 juin s'annonce, selon bon nombre d'observateurs de la scène nationale, comme le moment idéal pour l'Algérie pour revoir la copie d'un accord mal négocié dès le départ. Ainsi, l'Algérie ira à Bruxelles, en vertu de la " clause de rendez-vous " pour évaluer l'accord et éventuellement proposer des réajustements. Pour l'ancien responsable au ministère du Commerce, M. Mouloud Hedir, cet accord est très précis quant au cadre de résolution des problèmes qui peuvent survenir durant son application. Ainsi, les griefs évoqués par le gouvernement algérien, notamment l'insuffisance des investissements étrangers et la médiocrité des exportations algériennes hors hydrocarbures, ne sont pas imputables à la partie européenne. En fait, " c'est nous qui avons de gros problèmes à développer des capacités d'exploitation hors hydrocarbures " a-t-il estimé. M. Hedir, qui s'est exprimé sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a tenu à souligner que les Européens ont fait un vrai travail d'évaluation. " Un rapport d'évaluation est élaboré par la partie européenne qui fait état de problèmes de visibilité dans le climat d'affaires en Algérie et la baisse des importations algériennes en provenance de l'Europe, " a fait remarquer l'orateur, contrairement à la partie algérienne qui n'a rien fait comme travail d'évaluation, d'autant plus que c'est nous qui nous plaignons de l'accord d'association. De ce fait, pour faire valoir ses exigences, l'Algérie doit bien expliciter les entraves auxquelles elle fait face. Pour cela, elle doit monter des dossiers à mettre sur la table des négociations sans complexe, a estimé l'ex responsable du ministère du Commerce, qui recommande, en revanche, une réelle évaluation de l'Algérie de tout ce qui concerne le côté technique de l'accord d'association en question. Autre sujet d'actualité, l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. le plus vieux candidat à l'adhésion à l'OMC ne s'est pas frayé un chemin pour son entrée au concert des pays développés, à cause de contraintes qui se résument en quatre points essentiels. Il s'agit, selon l'ancien responsable au ministère du Commerce, de la condition d 'accès des produits industriels étrangers sur le marché national, du problème du prix de l'énergie, qui est toujours très bas en Algérie, de l'accès au marché des services et de l'ouverture au privé de certains secteurs, tels que l'éducation, la santé et le champs de l'audiovisuel auquel l'Algérie oppose une réticence. Mais, les questions les plus sérieuses reste " le prix de l'énergie " et les " services ". Pour le principal obstacle du prix de l'énergie, M. Hedir a fait savoir que le prix payé par les producteurs algériens en consommation d'énergie durant le processus de fabrication est très en deçà de celui pratiqué dans les pays membres de l'OMC. De ce fait, la contrainte qui est soulevée est celle ayant trait à l'alignement du prix de l'énergie en Algérie à celui des pays membres de l'OMC. Il faut dire que la réticence de l'Algérie à faire des concessions sur l'alignement du prix de l'énergie est liée au fait de conserver son atout d'attractivité de l'investissement dans le domaine des hydrocarbures. " Les prix bas des énergies présentent des avantages aux opérateurs économiques étrangers qui investissent dans la transformation des dérivés du pétrole et du gaz. Etant donné le prix de production moins élevé, cela leur permet d'exporter les produits finis à des prix compétitifs sur le marché international " a expliqué ce responsable sur les enjeux de la question de l'alignement du prix de l'énergie qui bloque l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Autre point de discorde, l'accès au marché des services. Le marché des services, qui représente sous d'autre cieux jusqu' à 70 % du Produit intérieur brut ( PIB ) est l'autre problème qui entrave le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Vu son caractère fondamental, voire sensible à toute économie, le secteur des services se présente comme l'obstacle en raison de la multitude d'activités et l'incapacité de définir celles qui entrent dans ce secteur. " On dénombre jusqu'à 150 secteurs dans les services, sachant que l'économie des services représente de 50 à 70 % du PIB " a précisé M. Hedir qui résume la situation du blocage, depuis la candidature de l'Algérie en 1987, dans le manque de prise en charge active de tous les problèmes qui empêchent l'Algérie d'adhérer à l'OMC. " Ces difficultés sont surmontables " a-t-il tenu à rassurer.