Bien des noms du monde des arts et des lettres ont fait escale depuis le début du 19ème siècle en Algérie, dont la lumière et l'éclat leur a inspiré des œuvres picturales à l'exemple de "Femmes d'Alger dans leur appartement " d'Eugène Delacroix, ou des œuvres littéraire comme "La peste " d'Albert Camus, quelques articles du géant Cervantès auteur de Don Quichotte qui a vécu longtemps à Belcourt, et bien sûr l'excellent nouvelliste et disciple de Flaubert, Guy de Maupassant. "Maupassant en Algérie" sera l'intitulé d'une conférence que propose le Centre culturel français d'Alger, le jeudi prochain avec Marc Wiltz, éditeur et auteur. Guy de Maupassant contrairement aux autres auteurs comme Simone de Beauvoir ou Jean Paul Sartre, a sublimé cette ville d'Alger dans quelques uns de ses articles parus autour de 1880, juste après son voyage dans la capitale algéroise alors sous occupation française. Ces articles sont rassemblés dans " Guy de Maupassant sur les chemins d'Algérie ", paru aux Éditions Magellan et Cie, des éditions qui s'intéressent exclusivement aux récits de voyages d'auteurs réputés. Dans cet ouvrage, Guy de Maupassant qui s'est fait connaître plutôt par ses nouvelles comme " Boule de suif " ou encore "Bel Ami" a décrit de façon exotique cet Alger qui lui a inspiré un peu ce qui suit et qu'on retrouve dans cet ouvrage : " Féerie inespérée et qui ravit l'esprit! Alger a passé mes attentes. Qu'elle est jolie, la ville de neige sous l'éblouissante lumière! Une immense terrasse longe le port, soutenue par des arcades élégantes. Au-dessus s'élèvent de grands hôtels européens et le quartier français, au-dessus encore s'échelonne la ville arabe, amoncellement de petites maisons blanches, bizarres, enchevêtrées les unes dans les autres, séparées par des rues qui ressemblent à des souterrains clairs. L'étage supérieur est supporté par des suites de bâtons peints en blanc; les toits se touchent. Il y a des descentes brusques en des trous habités, des escaliers mystérieux vers des demeures qui semblent des terriers pleins de grouillantes familles arabes. Une femme passe, grave et voilée, les chevilles nues, des chevilles peu troublantes, noires des poussières accumulées sur les sueurs. " Il faut se référer en lisant ce texte à cette époque cruciale pour les artistes occidentaux qui s'étaient lancé dans la recherche de l'exotisme en sublimant d'ailleurs une grande partie de l'Orient. En tout cas pour en savoir plus sur cette littérature sublimable d'une contrée qui se situerait entre l'Occident et l'Orient, il faut sans doute être attentif à l'exposé que propose jeudi prochain à 17h Marc Wiltz. Cette fois dans les jardins du CCF mais un peu plus tard l'institution convie le public à partir de 19h à une rencontre qui s'inscrit dans une recherche artistique autour des instruments à cordes du bassin méditerranéen, plus spécifiquement en Tunisie (kanoun), en Algérie (luth) et en France (guitare, harpe). Cette création réunit les artistes algériennes Bourkiche Mounia Wassila et Kahina Boussafeur, de l'orchestre de musique andalouse de l'association des Beaux-Arts d'Alger, Nidhal Jawa, Srairi Saif Eddine, musiciens tunisiens, Katell Boisneau et Hassan, musiciens français. Ça sera sous la direction artistique de Mehdi Haddjeri.