Le montant des engagements financiers décidé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour le prochain quinquennat, est interprété par des experts comme étant la volonté des pouvoirs publics de profiter de la bonne santé de la trésorerie nationale pour accélérer et renforcer les projets de développement économique et social. En effet, c'est au cours du dernier conseil des ministres qu'il a été annoncé qu'une enveloppe budgétaire soit prèés de 286 milliards de dollars, rarement consentie jusque-là par un pays en développement, va être allouée, pour les cinq prochaines années 2010-2014, pour consolider les efforts de renforcement de l'architecture du développement économique et social de la Nation. Cependant, il y a lieu de souligner que ce montant alloué, qui est, d'après des observateurs, presque la moitié de ce qu'avaient décidé il y a deux semaines les leaders européens pour sauver la Grèce de la banqueroute, et prévenir une catastrophe financière majeure dans le Vieux Continent, reflète parfaitement la volonté des pouvoirs publics de maintenir cette dynamique particulière qui prévaut dans plusieurs secteurs d'activité, notamment pour les infrastructures routières, le transport ferroviaire, la santé, l'électrification rurale ou l'AEP, jusque dans les zones rurales les plus reculées. En fait, jamais l'Algérie n'a réservé une somme aussi importante pour un programme de développement. Selon le point de vue d'un économiste algérien, au jour d'aujourd'hui les circonstances sont favorables à cet extraordinaire engagement des pouvoirs publics pour accélérer la réalisation de projets socio-économiques structurants. Il a, toutefois, émis certaines précisions à ce sujet, à savoir la bonne gestion des recettes d'hydrocarbures, qui oscillent depuis quelques années autour de 55 milliards de dollars par an, une maîtrise de l'inflation qui varie entre 4 % et 3%, un taux de croissance de 4% à 5% par an, et ce malgré la crise financière mondiale, ainsi que les bons indicateurs économiques. Aussi, l'Algérie a pratiquement mis fin à son endettement, a-t-il soutenu, avec des réserves de change importantes. Par ailleurs, l'Algérie, qui a investi plus de 150 milliards de dollars dans ce programme au plus fort de la tourmente financière qui avait emporté des économies autrement plus préparées aux chocs financiers, confirme ainsi qu'elle compte réserver le meilleur de ses recettes d'exportations d'hydrocarbures à son confort social, à répondre aux besoins sociaux de sa population. Ainsi, les 286 milliards de dollars que comptent les pouvoirs publics investir entre 2010 et 2014 se scindent en deux grands programmes, à savoir l'achèvement des projets déjà en cours de réalisation tels que les rails, les autoroutes, l'AEP avec une enveloppe de 130 milliards de dollars soit un montant de l'ordre de 9.700 milliards de dinars. Ensuite, 156 milliards de dollars, soit 11.534 milliards de dinars, seront affectés aux nouveaux projets. Globalement, plus de 40% des investissements publics réservés à ce plan seront orientés vers l'amélioration des conditions sociales des algériens, avec comme objectif la consolidation du développement humain. D'ailleurs aucun secteur n'a été laissé au placard. Pour autant, ce programme est extrêmement ambitieux, généreux dans sa philosophie du développement social, puisque c'est le raccordement d'un million de foyers au réseau de gaz naturel, la construction de 35 barrages, 400 piscines et plus de 200 Auberges de jeunesse et Maisons de jeunes, 1.000 collèges et 850 lycées, 1.500 infrastructures de la santé, 2 millions de logements, avec en toile de fond un formidable boom de l'industrie à travers la création de PME-PMI. Egalement, il est synonyme de création de dizaines de milliers d'emplois, de revenus pour des centaines de milliers de jeunes, d'opportunités d'affaires et d'investissements dans plusieurs filières. En bref, c'est un programme qui a le mérite de dévoiler cette grande ambition du président Abdelaziz Bouteflika de mener à bon port, et dans les meilleures conditions socio-économiques, son programme de travail pour les cinq années à venir.