Lors du 25e sommet Afrique-France, qui s'est tenu, hier, à Nice, et dans une intervention sur "la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale", le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé pour le renforcement de la représentation des pays en développement dans les institutions internationales et leur implication effective dans les processus de prise de décisions. "Il va sans dire que, devant l'émergence du multipolarisme auquel nous assistons aujourd'hui, la bonne gouvernance mondiale requiert le renforcement de la représentation des pays en développement dans les institutions internationales ainsi que leur implication effective dans les processus de prise de décisions", a signalé le chef de l'Etat. "Il est évident que les institutions financières internationales se doivent, elles aussi, de renforcer la représentation des pays en développement, en général et africains, en particulier. Il s'agit-là d'une réforme que les pays du Sud appellent de tous leurs vœux depuis plusieurs décennies", a-t-il insisté. L'Afrique travail ardemment pour sortir de son statut de puissance potentielle pour accéder au pôle de développement et entend ainsi assumer le rôle qui lui revient dans la gouvernance mondiale, a soutenu le président de la République, ajoutant que l'Afrique a fait "la preuve de sa maturité et de sa détermination lors des négociations de Copenhague sur les changements climatiques qu'elle poursuivra d'ailleurs avec le même esprit d'unité et de cohésion jusqu'au prochain rendez-vous de Mexico". Cette position commune sur les réformes onusiennes est consacrée, a-t-il réaffirmé, dans le "Consensus d'Ezulwini" qui "traduit la volonté et la détermination africaines à agir dans l'unité et la solidarité et à parler d'une seule voix". Dans ce contexte, l'Afrique est "convaincue" que les "défis globaux appellent les solutions globales, impliquant l'ensemble des partenaires", a indiqué le chef de l'Etat, le partenariat entre l'Afrique et le G8, dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), qui a "permis d'instaurer un dialogue régulier, franc et fructueux sur des questions de développement, de paix et de sécurité dans l'intérêt partagé des deux parties". "Il nous appartient de veiller à ce que ce partenariat puisse se poursuivre et se renforcer encore plus", a-t-il toujours insisté. Pour le chef de l'Etat, le continent africain, avec 53 Etats et un milliard d'habitants, "ne saurait continuer de demeurer en marge des processus décisionnels internationaux et se contenter, en observateur, d'en subir passivement les conséquences fâcheuses". L'Afrique, a-t-il déclaré, "s'estime en droit de plaider en faveur d'un élargissement du G20 qui, à l'instar d'autres régions du monde, va au-delà de l'intégration aussi bien de certains de ses membres que ses institutions comme l'Union africaine et le Comité des chefs d'Etat et de gouvernement pour l'orientation du Nepad". Le président de la République conclut que "la bonne gouvernance que l'Afrique a défini en priorité parmi les conditions du développement économique et social aux niveaux national, régional et continental doit évidemment et dans un esprit de responsabilité et de concertation, concerner également le niveau international".