Les éditions Sedia de concert avec le Centre culturel français d'Alger (CCF) invitent, Benjamin Stora, spécialiste de l'histoire de l'Algérie contemporaine à présenter deux ouvrages récemment réédités par Sedia, à savoir " La gangrène et l'oubli " et " Le mystère de Gaulle". Benjamin Stora sera là dès demain et repartira lundi, et aura à son agenda quatre conférences débat avec vente dédicace respectivement le samedi 5 juin à 11h et à 14h à la librairie Tiers-Monde, le dimanche 6 juin à 17h au Centre culturel français d'Alger, La gangrène et l'oubli - La mémoire de la guerre d'Algérie Pour la plupart, les ouvrages de Benjamin Stora sont datés et représentent des travaux de thèse et des réflexions sur l'histoire de l'Algérie depuis sa colonisation plus que séculaire par la France. " La gangrène et l'oubli " a été ainsi publié pour la première fois en 2005 aux éditions française. La découverte tandis que "Le mystère De Gaulle " a été publié chez Robert Laffont en 2009. Ces deux ouvrages viennent d'être ainsi fraîchement édités par Sedia dans sa collection Essai, au moment même où la grosse polémique autour du film "Hors la loi " de Rachid Bouchareb a bouleversé Cannes et a même poussé certains intellectuels de l'HExagone dont Benjamin Stora à défendre le film à travers un communiqué publié il y a un mois dans le journal Le Monde. Au mois de mars dernier, Benjamin Stora était l'invité du Centre culturel algérien à Paris (CCA) que dirige l'écrivain Yasmina Khadra, pour présenter deux autres ouvrages " " Le mystère De Gaulle" et "Les immigrés algériens en France". L'auteur s'est intéressé dans le premier ouvrage au discours prononcé le 16 septembre 1959 par De Gaulle dans lequel il a avancé, pour la première fois, la proposition de l'autodétermination de l'Algérie, invitant les Algériens à choisir, outre cette option, entre l'intégration totale et l'association avec la France. "C'est un tournant majeur dans la guerre d'Algérie", dira l'historien, rappelant que l'année 1959 a été une année "charnière" en raison de la mise en œuvre du "Plan Challe", une vaste opération militaire qui fut "terrible" pour la Révolution algérienne. De Gaulle a-t-il compris que la présence de la France en Algérie était comptée? L'historien répond que le président français voulait avant tout rompre l'isolement de la France sur la scène internationale, à la suite de l'offensive diplomatique du Gouvernement provisoire de la Révolution algérienne (GPRA) et l'inscription de la question algérienne à l'ONU, quelques mois auparavant. Les éditions Hachette Littérature ont réédité, en août 2009, sous le titre : Les immigrés algériens en France. Une histoire politique, l'ouvrage de Benjamin Stora paru en 1992 chez Fayard, est une version condensée d'une thèse de doctorat d'Etat, soutenue par l'auteur en 1991, sous la direction de Charles Robert Ageron. Benjamin Stora est professeur des universités à Paris XIII et à l'Inalco. Il a publié une trentaine d'ouvrages qui portent principalement sur l'histoire du nationalisme algérien, l'immigration et la guerre d'indépendance. Ses deux ouvrages récemment publiés en 2009 sont : Le mystère De Gaulle, son projet pour l'Algérie (Ed Robert Laffont), et Les immigrés algériens en France, sont une histoire politique (1912-1962). L'autre ouvrage "La gangrène et l'oubli " est selon son résumé, rappelle les événements historiques de 1954 à 1962. A cette date "quelque deux millions de Français ont fait la guerre aux Algériens. Plusieurs décennies après, cette " guerre sans nom " n'est toujours pas reconnue dans toutes ses dimensions par l'histoire nationale. Et le refoulement de sa mémoire continue à ronger comme une gangrène les fondements mêmes de la société française. De l'autre côté de la Méditerranée, un refoulement symétrique mine la société algérienne : la négation par l'histoire officielle de pans entiers de la guerre de libération n'est pas pour rien dans la guerre civile qui déchire le pays depuis 1992. Selon la note de l'éditeur, Benjamin Stora tente de nous faire comprendre les causes de cette double occultation, en éclairant les mécanismes de fabrication de l'oubli, en France comme en Algérie. Il démontre comment ceux-ci se sont mis en place dès la guerre elle-même.