La dette publique des Etats-Unis a dépassé mardi pour la première fois le cap des 13 000 milliards de dollars, selon les données mises en ligne mercredi sur un des sites du département du Trésor américain. La dette publique atteignait 13 050,826 milliards de dollars au 1er juin, indique l''horloge de la dette' du site treasurydirect.gov, soit environ 88 % du produit intérieur brut (PIB) du pays projeté par le gouvernement pour l'année en cours dans ses prévisions économiques de janvier. Selon le Fonds monétaire international, la dette publique américaine devrait atteindre 92,6 % du PIB en 2010. Mais pour Anthony Sanders, professeur à l'Université George-Mason, les Etats-Unis sont déjà à plus de 110 %, si l'on inclut les organismes de refinancement hypothécaires parapublics, dont la dette colossale n'est pas agrégée aux comptes de l'Etat fédéral, bien qu'il la garantisse. La dette publique américaine avait passé le seuil des 10 000 milliards de dollars en septembre 2008, au moment du pic de la crise financière. Le cap des 11 000 milliards a été passé en mars 2009, et celui des 12 000 milliards en novembre. Le marché de l'emploi américain a continué de s'améliorer en mai, mais sa progression a été nettement moins bonne qu'espéré, selon des chiffres publiés vendredi par le département du Travail à Washington. L'économie américaine a créé 431.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en mai, indique le rapport mensuel sur l'emploi du ministère. C'est le solde positif de créations de postes le plus élevé recensé depuis le mois de mars 2000, et ce chiffre représente une hausse des emplois ajoutés à l'économie de près de 50% par rapport au mois précédent. Les analystes attendaient cependant un chiffre nettement meilleur, puisqu'ils estimaient qu'un demi million d'emplois nets avaient été créés, selon leur prévision médiane. Le ministère précise que plus de 95% des emplois créés en mai sont des postes temporaires liés au recensement décennal qui a lieu cette année aux Etats-Unis. Le chômage a reculé de 0,2 point par rapport à avril, pour s'établir à 9,7% en mai, retrouvant ainsi son niveau du mois de mars, indique le ministère. La baisse a été un peu plus forte que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur un taux de 9,8%. Les chiffres du ministère montrent cependant que le recul du chômage a été dû à une baisse de la population active et non à une hausse du nombre personnes employées. Cela signifie que les postes créés en mai ont bénéficié à des personnes déjà employées, qui se retrouvent ainsi à cumuler plusieurs emplois. La baisse de la population active est décevante pour l'économie américaine dans la mesure où celle-là avait fortement augmenté le mois précédent du fait que de nombreux chômeurs jusque-là découragés (et exclus pour cette raison des statistiques) s'étaient remis à chercher du travail à la faveur de l'amélioration de la conjoncture. Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait déclaré jeudi que malgré la poursuite de la reprise économique entamée à l'été, "le maintien d'un taux de chômage élevé [restait] un point particulièrement pénible". R.I.