La politique de désendettement entamée par le gouvernement ces dernières années, ne compte pas se limiter à la dette extérieure. En effet, après avoir réduit la dette publique rééchelonnée vis-à-vis des créanciers extérieurs de plus de 20 milliards de dollars, le gouvernement prend en charge le dossier de la dette intérieure pour en faire l'une des priorités pour l'année 2008. A cet égard, des sources au fait des affaires au sein de l'Exécutif, ont fait savoir que l'objectif de cette démarche consiste à ramener la dette publique intérieure de son niveau actuel atteignant les 1 800 milliards de dinars, selon les chiffres arrêtés à la fin de l'année 2006, à 500 milliards de dinars seulement à l'horizon fin 2008. Cette dette, faut-il le souligner, englobe l'ensemble des créances dues par les institutions et les différents établissements de l'Etat à d'autres organismes et opérateurs économiques dans différents domaines d'activité. La dette publique est composée notamment de valeurs du Trésor détenues par le secteur bancaire et, il y a une année, des chiffres fournis par la Banque d'Algérie, révèlent que les créances détenues par les banques sur le Trésor public s'élèvent à 979 milliards de dinars, dont 955 milliards de dinars sont détenus par les banques publiques seulement, tandis que le Trésor public doit à des établissements bancaires du secteur privé près de 24 milliards de dinars en 2006. Une partie importante de cette dette représente aussi des créances dues par l'Etat à des opérateurs économiques privés. Pour l'heure actuelle, aucune précision n'a été apportée sur les modalités d'assainissement de la dette publique intérieure ni sur le calendrier de la mise en pratique de ces mesures. Des spécialistes des finances publiques estiment, toutefois que pour entamer le règlement de la dette intérieure, il est évident que le ministère des Finances procédera initialement au recensement de l'ensemble des créances et les créanciers de l'Etat avant d'arrêter un échéancier pour le règlement de ces dettes. Dans sa majorité, la dette intérieure constitue le cumul de créances non remboursées dont certaines remontent à plusieurs années. La politique de désendettement enclenchée par le gouvernement est encouragée par les records qu'enregistrent de plus en plus les recettes de la fiscalité pétrolière, qui permettra, selon le gouvernement, de dépasser le cap des 100 milliards de dollars de réserves de change à fin 2007. En tout cas, les indicateurs de la situation financière du pays font ressortir que la conjoncture actuelle, marquée par le renflouement de la trésorerie publique, est singulièrement favorable pour l'assainissement de la dette publique intérieure après l'effacement de la dette extérieure. En effet, les spécialistes de la finance publique estiment que l'Etat dispose d'une forte marge de manœuvre dans la définition de sa politique des dépenses publiques. C'est, d'ailleurs, grâce à ces indicateurs rassurants que l'Etat maintient les dépenses publiques à un niveau élevé en continuant à financer les vastes projets d'équipement public et des infrastructures de base pour la consolidation de l'économie. Cette politique permet, en effet, de rattraper tous les retards accumulés durant plusieurs années, notamment durant la décennie 1990, dans les différents secteurs, comme l'éducation, la santé, l'administration et l'habitat.