Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a déclaré que le niveau actuel de l'euro ne l'inquiétait pas. Lors de l'émission Internationales, sur TV5 Monde et RFI, il a également estimé ne pas craindre de scénario à la grecque en Hongrie. "La situation en Hongrie ne m'inquiète pas", a déclaré Jean-Claude Juncker au cours de l'enregistrement de l'émission, qui doit être diffusée en fin de journée. Le nouveau gouvernement hongrois a promis de publier rapidement les "vrais" chiffres du budget 2010 puis de présenter un plan censé résoudre les difficultés économiques du pays. Les marchés ont très mal réagi à l'évocation d'un risque de défaut, contribuant à un net repli des Bourses européennes et de Wall Street et à la baisse de l'euro, tombé en fin de journée sous le seuil de 1,20 dollar. Notons que les ministres des Finances de la zone euro vont finaliser lundi la création du mécanisme de soutien sans précédent prévu pour venir en aide aux pays qui seraient comme la Grèce en grande difficulté financière, a indiqué jeudi leur chef de file, Jean-Claude Juncker. "Le véhicule financier que nous allons mettre en place lundi à Luxembourg est un véhicule provisoire, qui répond aux besoins de (situation de) crise" pour les pays de la zone euro, a-t-il déclaré lors d'une conférence financière à Luxembourg. Les ministres se réunissent lundi à Luxembourg pour leur réunion mensuelle. Ils s'étaient mis d'acord le 9 mai sur le principe d'un tel fonds d'urgence prévoyant 440 milliards de garanties de prêts pour les Etats qui seraient dans l'incapacité de trouver de l'argent frais sur les marchés financiers. La Suède et la Pologne, non membres de la zone euro, se sont aussi associées à cet instrument, qui doit être complété par des prêts de l'Union européenne et du Fonds monétaire international pour atteindre un total de 750 milliards d'euros. Mais les discussions ces dernières semaines au niveau des experts pour mettre concrètement sur place le dispositif se sont révélées compliquées. Principal problème: l'Allemagne refuse que l'ensemble des pays apporte une garantie solidaire sur l'intégralité des sommes qui seraient prêtées à un pays et fixent un taux d'intérêt moyen. Berlin insiste pour que chaque pays ne garantisse que la partie du prêt qui lui reviendra, et à ses conditions nationales. Toute autre solution, ouvrirait la voie à une "Union de transferts budgétaires" dont l'Allemagne ne veut pas entendre parler, chaque Etat devant rester responsable de ses finances. "Si l'on doit apporter sa garantie, nous voudrions qu'il s'agisse de garanties nationales et pas d'une garantie de dette solidaire", indiquait récemment le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, proche de la chancelière allemande Angela Merkel, devant un groupe de journalistes européens. "Nous bénéficions de meilleures conditions de refinancement que d'autres et nous avons travaillé dur pour cela. Et si à présent nous devons apporter notre garantie pour un autre pays, nous voulons que cette garantie soit aux conditions allemandes", a-t-il ajouté.