La multiplication des scandales ayant secoué la place bancaire en Algérie est la conséquence d'un certain nombre de carences du système financier. Ces insuffisances se traduisent par l'absence d'une comptabilité précise des coûts et par la difficulté de rapprocher des écritures qui prend souvent 3 à 6 mois. Ce qui rend difficile la détection des failles en temps voulu. Aussi, les dysfonctionnements en matière de contrôle interne et de gestion ont concouru amplement à saigner les établissements financiers. Il devient donc clair que la problématique consiste à situer l'état de la profession comptable et de relater brièvement les problèmes qui se posent, mais surtout d'insister sur les besoins urgents relatifs au développement de cette profession. L'enjeu est de première importance. Il s'agit du renforcement de la stabilité et de la rentabilité du secteur bancaire par une série d'actions qui visent à la neutralisation des risques bancaires et l'augmentation des engagements bancaires par le renforcement des fonds propres des banques publiques, et à la mobilisation par celles-ci de ressources longues. Aussi, la formation des ordonnateurs et des cadres financiers reste l'étape la plus importante dans la réforme bancaire pour l'utilisation des normes comptables internationales. Car, pour le moment, le plan comptable national est fondé sur des raisons purement fiscales. Le système comptable, s'il a subi des changements, est surtout axé sur la raison fiscale. La mise à jour du système comptable financier en Algérie sur le mode de la norme internationale (IFRS) doit rendre plus transparent le bilan des entreprises et les grands cabinets d'expertise comptable ainsi que les commissaires aux comptes. Plusieurs études et ateliers ont fait une série de recommandations visant à faire évoluer le système comptable (et le système informatique qui lui est lié) vers un système de comptabilité en partie double avec analyse des coûts des différentes activités de l'ordre et introduction d'une comptabilité patrimoniale, ainsi que des propositions de réorganisation des services comptables et financiers, l'adoption d'un manuel de procédures financières et comptables et la mise en place de procédures de contrôle internes. Il s'agit aussi de mesures relatives à la comptabilité publique qui visent à améliorer les procédures et le cadre juridique, à fluidifier le circuit financier de la dépense publique et à mieux responsabiliser les différents intervenants, (modernisation du système comptable et financier, révision du plan comptable de l'Etat, modernisation du système de paiement du Trésor).