Il ne faut pas que les consommateurs américains renoncent à emprunter pour financer leurs achats, a estimé en substance hier Elizabeth Duke, gouverneur à la banque centrale des Etats-Unis (Fed). "Au cours de notre histoire en tant que pays, nous avons vu le niveau de vie et la prospérité économique qui peuvent découler d'un marché robuste du crédit à la consommation", a déclaré Mme Duke dans un discours en Floride (Sud-est des Etats-Unis). "Nous avons aussi vu les ravages financiers et les tragédies humaines que peuvent provoquer le laxisme dans l'octroi de prêts et la commercialisation de prêts structurés de façon irresponsable afin d'en masquer le coût potentiel", a-t-elle ajouté, selon le texte de son allocution transmis à la presse. "Assurément, les leçons de la crise récente sont qu'il faut un système de crédit à la consommation plus fort, plus sûr, mais malgré tout robuste", a ajouté Mme Duke. Mme Duke a tenu ces propos alors que le gouvernement de Washington rappelle régulièrement qu'il souhaite voir les Américains vivre selon leur moyens et moins recourir à l'emprunt. La consommation des ménages, qui est traditionnellement le moteur de l'économie des Etats-Unis, est financée à crédit à hauteur d'environ 25%. Wall Street a ouvert en hausse hier, stimulée par les propos rassurants tenus par le président de la Réserve fédérale sur les capacités de l'économie américaine à éviter de retomber en récession. Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones gagnait 0,26% à 9.841,89 points, le Standard & Poor's 500 0,32% à 1.053,81 points et le Nasdaq Composite 0,14% à 2.176,90 points. S'appuyant sur la bonne tenue de la consommation des ménages et des investissements des entreprises, Ben Bernanke a estimé que la reprise économique des Etats-Unis avait suffisamment d'élan pour éviter de retomber en récession. Les investisseurs américains saluent également les deux accords annoncés par les ministres européens des Finances sur les détails du Fonds de stabilisation de la zone euro et sur une profonde réforme du pacte de stabilité et de croissance. Deux accords qui atténuent une partie des craintes du marché. Du côté des valeurs, McDonald's prenait 0,25%, après avoir fait état de ventes supérieures aux attentes à périmètre comparable pour le mois de mai. Goldman Sachs gagnait 0,45%, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, malgré l'ire suscitée par les 2,5 millions de pages envoyées aux autorités américaines dans le cadre de son assignation par la Financial Crisis Inquiry Commission (FCIC), la commission conjointe du Congrès chargée d'enquêter sur les causes de la crise financière. R.I.