Les nations de la zone euro ont commencé à mettre en place lundi le fonds de soutien pour les pays membres qui, comme la Grèce, pourraient connaître de graves problèmes financiers. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a affirmé que ce fonds, qui pourrait être doté de 440 milliards d'euros sous forme de prêts garantis, sera pleinement opérationnel d'ici la fin du mois. Les ministres des Finances de la zone euro étaient réunis lundi à Luxembourg pour finaliser la mise en place de ce fonds de soutien. Après ce nouveau vent de panique sur les marchés financiers, les ministres européens des finances ont annoncé coup sur coup deux accords hier soir. Un premier pour finaliser la création du fonds européen de stabilité financière. Un second sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance, permettant d'appliquer des sanctions aux Etats trop endettés. L'enjeu était de taille : regagner la confiance des marchés, alors que l'euro est tombé hier à son plus bas niveau depuis quatre ans, sous la barre de 1,19 dollar. Les ministres européens des Finances, réunis à Luxembourg, ont donc donné corps hier soir au fonds de stabilité financière, ce mécanisme de soutien aux pays de la zone euro, en cas de graves difficultés financières. Les ministres européens s'étaient mis d'accord sur le principe de ce fonds le 9 mai, dans l'urgence, alors que la crise grecque menaçait de s'étendre à l'Espagne et au Portugal. Ce fonds censé durer trois ans, prévoit 440 milliards de garanties de prêts pour les États défaillants. De quoi tenter de rassurer sur la capacité de la zone euro à surmonter les coups durs budgétaires. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, s'est félicité d'ailleurs cette nuit de la réaction européenne "forte, puissante et organisée". Et les ministres ne se sont pas arrêtés là. Ils sont enfin tombés d'accord pour durcir la discipline budgétaire, en créant de nouvelles sanctions contre les pays trop endettés et en acceptant de soumettre au préalable leurs projets de budget nationaux à l'UE. L'accord envisage même la possibilité de sanctions, lorsque la limite actuelle de 3% du PIB fixée par le Pacte n'est pas encore dépassée, si un pays ne tient pas compte de mises en garde ou laisse sa dette s'envoler. R.I.