Les contrats à terme sur le pétrole s'inscrivaient en hausse hier , avant la parution de statistiques qui devraient faire apparaître une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis. Les prix sont également soutenus par le léger affermissement de l'euro face au dollar. Cette progression, qui intervient après deux séances consécutives de hausse, fait suite à la publication mardi soir des statistiques de l'American Petroleum Institute, qui ont fait état d'un recul des stocks de brut de 4,5 millions de barils pour la semaine s'étant terminée le 4 juin. Mais le marché attend les chiffres officiels du département américain de l'Energie à 16h30. Les analystes sondés par Dow Jones Newswires misent en moyenne sur un diminution de 700.000 barils des réserves de brut, avec le début de la saison estivale, marquée traditionnellement par une hausse de la demande. Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 29 cents, à 72,59 dollars, par rapport à la clôture de la veille. A la même heure, le "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance gagnait 56 cents à 72,55 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Comme la veille, l'espoir d'une baisse des stocks américains de pétrole prenait le dessus sur les inquiétudes macroéconomiques, responsable du recul des cours de l'or noir depuis cinq semaines. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires s'attendent à une diminution de 700'000 barils au cours de la semaine écoulée pour le brut, et de 400'000 barils pour l'essence. Ils tablent en revanche sur une hausse des réserves de produits distillés, qui incluent le diesel et le fioul de chauffage, de 300'000 barils. Renforçant l'espoir d'une décrue des stocks de brut, une étude de la fédération American Petroleum Institute (API) a fait état mardi soir d'une baisse de 5 millions de barils des stocks de brut, qui serait compensée néanmoins, selon ses calculs, par une forte montée des réserves de produits pétroliers. "Il faudra prêter une attention particulièrement forte aux stocks de brut à Cushing (le principal terminal pétrolier des Etats-Unis, ndlr) et aux chiffres de l'essence, maintenant que la saison des grands déplacements automobiles bat son plein", avertit Andrey Kryuchenkov, du fonds VTB Capital. Le rebond des cours du brut restait néanmoins freiné par les inquiétudes persistantes sur l'état des finances publiques européennes, qui fait craindre un retour de la zone euro en récession. "Même les sceptiques réalisent maintenant qu'il faut s'attaquer aux dettes pour éviter une autre explosion bancaire. Cela se fera aux dépens de la croissance fictive qui était attendue, dont une partie était annoncée comme une prophétie auto-réalisatrice", estime David Hufton, analyste chez PVM Capital. "Pour ce qui concerne le pétrole, une croissance mondiale moins forte signifie moins de consommation, et ceci a été admis par l'Agence américaine de l'énergie, dans son rapport mensuel publié mardi", ajoute-t-il. En effet l'émanation du département américain de l'Energie a abaissé légèrement ses prévisions pour les prix du pétrole dans le monde pour 2010, arguant de la crainte que "la reprise économique ne progresse pas aussi vite qu'espéré". Elle table désormais sur une moyenne de 79 dollars pour le baril de WTI échangé à New York cette année, et de 83 dollars en 2011, soit environ 3 dollars de moins dans les deux cas par rapport à la publication du mois de mai. Sur le front géopolitique, les acteurs du marché pétrolier attendront jeudi le vote du Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'apprête pour la quatrième fois en près de quatre ans à sanctionner l'Iran pour ses activités nucléaires suspectes. Loin de céder, Téhéran a prévenu que dans ce cas il arrêterait de dialoguer avec les grandes puissances.