L'esplanade de Riadh El Feth a arboré pendant le week-end énormément de couleurs à la faveur du deuxième Salon national de la danse. Un rendez-vous très expressif qui s'est bouclé le 12 juin dernier après le passage de pas moins de sept troupes venues de différentes contrées du pays. Le public s'est délecté des prouesses chorégraphiques du ballet "Ithran Ndda Lmulud" de Tizi Ouzou, de la coopérative "Wach" d'Alger, de l'association "Esaâda" de M'sila, l'association "Ahl El Fen" de Saida….. Organisé par le ministère de la Culture, ce rendez-vous très vivant a été supervisé par le Ballet national, une formation qui semble renaître de ses cendres après un déclin dans les années 90. D'ailleurs le Ballet national vient tout juste de revenir de Moscou où il a participé à une semaine culturelle algérienne en Russie. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, ambitionne de rendre ce salon à 100% national, autrement dit, elle projette de faire participer le maximum de troupes à cette extraordinaire fête de la danse. L'expression corporelle a été donc célébrée sous toutes ses formes, qu'elle soit traditionnelle ou encore contemporaine, puisque chacune des troupes comme celle de Tindouf, de Saida, ou encore de Tamanrasset a su conserver l'authenticité du geste du corps selon la tradition de la région. Plein de formations ont donc défilé ce week-end au niveau de l'esplanade de Riad El Feth offrant à cet espace habituellement très froid, une extraordinaire chaleur, le temps d'une parade. Costumes flamboyants, geste gracieux et sûr, visages de danseurs extasiés, ce salon fut riche en signes et symboles d'une contrée qui a su conserver malgré l'impitoyable passage du temps, des mouvements plusieurs fois séculaires.Le public assez nombreux, n'a pas manqué de découvrir une kyrielle d'instruments traditionnels qui tout au long de ces parades ont accompagné les chorégraphes aussi généreux que patients. Patients parce que ces troupes ont montré durant trois heures chacunes tout leur savoir dans un domaine où il n'est pas toujours facile de trouver du sens.Une scène d'ailleurs a été aménagée à l'intérieur même de l'esplanade de Riad El Feth, ce qui a donné davantage de couleurs à cet endroit censé être populaire, mais qui est très peu fréquenté. Il n'y a pas eu à l'occasion de ce salon que de la danse, car en parallèle aux différentes prestations, les murs de Riad El Feth ont été habillés d'énormes panneaux, des espèces de récits en images qui montraient le mode de vie des anciens habitants de certaines régions du pays. Ces tableaux constituent une précieuse source d'information sur l'histoire de chaque genre de danse, celle d'Alger, du grand sud, celle des monts du Djurdjura et des Aurès, celle spéciale du burnous, habit traditionnel par excellence de l'Algérie profonde. Sur les murs de Riad El Feth ont pouvait aussi voir cette procession de gestes comme dans une photographie où l'on fige un pied en mouvement, une main gracieuse ou un regard extrêmement réflexif. Présentées dans des bacs en verre, ces superbes illustrations, sont un véritable voyage dans le temps et l'espace toujours mis à profit pour créer la vie et le sens.L'interprétation de ces danses a d'ailleurs été vivement appréciée tout récemment à l'étranger, lors des déplacements du Ballet national dans le cadre des semaines culturelles au Qatar.Par son côté vivant, ce deuxième salon de la danse se présente comme un art en mouvement à travers lequel un pan de l'histoire séculaire de nos différentes populations est raconté.