Les aides d'urgence accordées par les Etats pour faire face à la crise financière ont perturbé les flux d'investissements et doivent désormais être réduites, prône un rapport conjoint de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Conférence de l'ONU sur le commerce et le développement (UNCTAD), publié lundi. Selon ce même document, les politiques mises en place ces derniers mois ont cependant permis aux marchés de rester ouverts et ont encouragé les flux d'investissements. Consacré aux mesures mises en œuvre entre novembre 2009 et mai 2010, le rapport estime que les engagements publiques des pays membres du G20, que ce soit sous la forme de capitaux, de prêts ou de garanties, représentent un montant global de plus de 1.000 milliards de dollars (815 millions d'euros). Ce montant inclut les 700 milliards de dollars du "Troubled Asset Relief Program" (Tarp) américain. Le département américain du Trésor a annoncé le 21 mai avoir réduit de 11,4 milliards de dollars son estimation du coût du plan Tarp, affirmant que 190 milliards de dollars de fonds ont été remboursés et que la valeur de ses investissements dans des institutions financières s'est améliorée, notamment la participation de l'Etat dans Citigroup (7,7 milliards d'actions). L'OCDE et l'UNCTAD estiment que les aides gouvernementales ont tendance à biaiser les flux d'investissements. "Ces plans doivent disparaître aussi rapidement que le permettent les conditions économiques, afin d'envoyer un message fort aux investisseurs nationaux et étrangers, signalant qu'ils doivent désormais agir sans l'aide de l'Etat, sur les bases commerciales du marché", dit le rapport. Cette étude, la troisième du genre, a été réalisée dans la perspective du sommet du G20 à Toronto, les 26 et 27 juin prochains. Dans un autre rapport destiné au G20, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) remarque que les gouvernements n'ont pas eu recours à des barrières commerciales pour faire face au ralentissement économique mais elle met en garde contre un recours croissant à des restrictions en matière d'exportations de produits alimentaires et de matières premières. "Etant donné le contexte économique actuel et les risques à venir, les Etats devraient rester vigilants afin de préserver la liberté du commerce et devraient faire disparaître les mesures les plus restrictives en matière commerciale adoptées jusqu'à présent", a estimé l'organisation. L'OMC, l'OCDE et la CNUCED, dans un rapport commun sur les mesures prises par le G20 en matière de commerce et d'investissement publié le 14 juin 2010, ont noté que les restrictions commerciales imposées étaient moins nombreuses mais mis en garde contre leur accumulation. Dans un rapport séparé aux Membres de l'OMC sur les faits nouveaux relatifs au commerce, le Directeur général Pascal Lamy a confirmé cette tendance mais a invité les gouvernements à rester "vigilants" et à donner la priorité "à la suppression des mesures restrictives actuelles". L'OCDE et la CNUCED ont également publié un rapport séparé sur les mesures du G20 en matière d'investissement.