En marge de l'installation de la Commission de l'éducation et de l'enseignement supérieur au sein du FLN, qui a eu lieu hier, le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, ne voit pas de " crise " entre l'Algérie et la France. M. Belkhadem trouve normale la visite à Alger du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, dimanche 20 juin. Pour ce responsable, ce voyage de l'envoyé spécial du président Sarkozy, le deuxième en l'espace de cinq mois, n'indique en rien " un malaise " dans les relations entre les deux pays. Au contraire, il estime même comme " logique " et "nécessaire". " Les relations algéro- françaises nécessitent ce genre de visites ", affirme-t-il, en ajoutant que ces relations sont basées sur " le respect mutuel " et " le partage des intérêts ". Pour autant, M.Belkhadem reconnaît le poids de l'histoire dans la relation entre les deux pays. Il souhaite que l'ancienne puissance coloniale fasse acte de repentance. Quant à la non-adoption du projet de loi sur la criminalisation du colonialisme, M.Belkhadem indique, par ailleurs, n'avoir aucune explication. " Il y a des textes de loi qui nécessitent beaucoup de temps. Le code de la famille est resté 17 ans avant qu'il soit adopté ", explique-t-il, tout en espérant de voir, un jour, ce projet se concrétiser. Pou rappel, ce projet a été initié par des députés FLN. Le dépôt d'une proposition de loi criminalisant le colonialisme français a été annoncé début février par un député FLN, Moussa Abdi, professeur d'histoire à Chlef. Le projet de loi commence par un long rappel des exactions et des crimes commis par la France durant la période coloniale en Algérie. La période de colonisation est qualifiée de " guerre d'extermination contre l'humanité " par le document : plus de 25 000 enrôlés de force pendant la première Guerre mondiale (1914-1919) pour libérer la France, 45 000 Algériens tués en mai 1945, 1,5 million de martyrs tombés pendant la Guerre de Libération, des Algériens utilisés comme boucliers humains lors du premier essai nucléaire dans le Sahara dont la puissance dépassait celle de Hiroshima au Japon… C'est pour toutes ces raisons que ce projet de loi a été déposé. Composé de 13 articles, contre 20 initialement, le document propose, dans son article 1, de criminaliser le colonialisme français pour tous les crimes commis en Algérie durant la période entre 1830 et 1962. Selon le texte, l'Etat français porte l'entière responsabilité de tous les crimes commis en Algérie durant cette période. Selon l'article 3, la reconnaissance par la France des crimes commis par le colonialisme en Algérie entre 1830 et 1962, sa repentance et l'indemnisation constituent un droit légitime pour le peuple algérien.