Il n'y a pas de crise dans les relations algéro-françaises », a affirmé le secrétaire général du FLN. Interrogé, hier à Alger, en marge de l'installation d'une commission au sein de son parti, M. Belkhadem a souligné le caractère « normal » de la visite, dimanche à Alger, du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, qui ne répond, selon lui, à aucune urgence. « Les relations entre les deux pays ont besoin de ce genre de visites », indique-t-il. Pourtant, Claude Guéant en est à sa deuxième visite en moins de cinq mois ; la première, il l'a effectuée en février dernier, dans un contexte tendu entre Alger et Paris. L'envoyé spécial de Nicolas Sarkozy avait déclaré, à l'époque, qu'il était venu en Algérie pour tenter de comprendre les raisons du froid entre les deux capitales. Mais le SG du FLN refuse de parler de crise. Pour lui, les relations entre les deux pays sont basées sur des intérêts communs et un respect mutuel. M. Belkhadem reconnaît néanmoins que la question de la mémoire pèse sur les relations algéro-françaises. « Le colonialisme est un crime d'Etat », a-t-il souligné, affirmant que la France doit faire acte de repentance. A une question sur le sort réservé au projet de loi sur la criminalisation du colonialisme, initié par des députés FLN et remis au gouvernement en février dernier, M. Belkhadem a avoué ne rien savoir sur le sujet tout en estimant que le gouvernement a certainement ses raisons. Pour lui, un texte de loi aussi sensible nécessite beaucoup de temps pour le mûrir. S'agissant du dernier remaniement ministériel, A. Belkhadem a reconnu n'avoir pas été consulté par le président Bouteflika, sans vouloir pour autant commenter les changements. Par ailleurs, il a assuré que son parti s'investit énormément dans la préparation des prochaines échéances électorales de 2012. « Nous sommes constamment en campagne », a-t-il lâché. Interrogé pour savoir s'il ambitionne de briguer un mandat présidentiel, M. Belkhadem a estimé qu'il est « précoce » de répondre à cette question, mais il n'a pas écarté la possibilité de se présenter à la présidentielle de 2014. « L'objectif d'un parti politique est de prendre le pouvoir », a-t-il dit. Sur la question de la levée de l'état d'urgence, il a estimé que « si l'état d'urgence porte atteinte aux libertés publiques, il doit être levé ». Le SG du FLN est cependant contre l'agrément de nouveaux partis politiques, il y en a déjà trop : « La scène politique est riche. Nous avons des socialistes, des nationalistes, des libéraux, des islamistes, des centristes, des laïcs… »