L'Autorité palestinienne a rejeté hier l'appel du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de reprendre les négociations de paix directes avant l'arrêt complet des activités de colonisation dans les territoires occupés. Dans une déclaration à la radio "La voix de la Palestine", le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé que "les Palestiniens sont toujours favorables à des pourparlers de paix directs avec les Israéliens mais avant de s'engager dans de telles discussions Netanyahu doit annoncer l'arrêt total des activités de colonisation notamment à El-Qods occupée". M. Erakat a souligné que l'Autorité palestinienne "ne s'est jamais opposée" à la tenue de discussions de paix directes avec l'occupant, accusant le Premier ministre israélien d'être derrière l'impasse que connaîssent ces pourparlers, au point mort depuis l'agression israélienne sanglante contre la bande de Ghaza (décembre 2008/janvier 2009). En outre, le négociateur palestinien a réaffirmé que la nouvelle décision israélienne de démolir 22 maisons palestiniennes dans la ville sainte d'El-Qods "sape" les négociations de paix israélo-palestiniennes. "Il n'y a pas de discussions de paix directes si Israël continue de démolir les maisons palestiniennes et poursuit la construction de nouvelles colonies", a-t-il encore dit soulignant que cette politique "ruine" les efforts de paix en cours dans la région. Notons d'un autre côté que deux avocats belges, Me Georges-Henri Beauthier et Alexis Deswaef, ont annoncé, hier , à Bruxelles, le dépôt d'une plainte pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à l'encontre de 14 dirigeants politiques et militaires israéliens. Elle vise des actes commis à la fin 2008 et au début 2009 à Gaza, lors de l'opération militaire "Plomb durci". La plainte cite, entre autres, Ehoud Olmert, Tzipi Livni et Ehoud Barak, respectivement premier ministre, ministre des affaires étrangères et ministre de la défense à l'époque des faits. Le vice-ministre de la défense et ancien général de Tsahal, Matan Vilnaï, est également cité, ainsi que divers hauts responsables de l'armée et des services de renseignement. Agissant notamment pour le compte d'un médecin belge d'origine palestinienne, Anouar Rashid Saïd El-Okka et ses deux frères, dont les champs de fruits et d'oliviers ont été intentionnellement détruits et brûlés au phosphore, les deux avocats s'appuient sur les dispositions de loi belge en matière de compétence universelle. Leur plainte vise aussi le bombardement de la mosquée Al-Maqadmah, à proximité du camp de réfugiés de Jabaliya. Seize civils, dont des enfants, avaient été tués. Les avocats belges représentent 13 victimes, blessées ou qui ont perdu un proche. Me Beauthier et Deswaef déposent au parquet fédéral belge un document très fouillé de 70 pages, reprenant, entre autres, les conclusions d'un rapport des Nations unies (la "mission Goldstone") sur les violences commises à Gaza. D'autre part, les dockers suédois boycottent les navires israéliens pour protester contre le raid du 31 mai dernier contre une flottille d'aide humanitaire destinée à la Bande de Gaza. Le syndicat des dockers suédois a précisé qu'il soutenait le convoi d'aide internationale et a demandé à Israël de lever son blocus sur le territoire palestinien. Environ 1.500 membres du syndicat prennent part au boycott d'une semaine, qui a débuté hier. Le porte-parole du syndicat, Björn Borg, a précisé que les manutentionnaires du port de Göteborg avaient refusé de s'occuper d'une dizaine de containers destinés ou provenant d'Israël. Plusieurs militants suédois se trouvaient sur la flottille au moment du raid qui a fait neuf morts.