Selon le directeur de wilaya de l'énergie et des mines, Belaïd Akour, un déficit très inquiétant est constaté sur la production d'agrégats dans la wilaya de Béjaïa. Ceci au vu des besoins et du plan de charge de cette wilaya. Pour le responsable, "cette carence est essentiellement due à l'opposition de citoyens, se traduisant par la fermeture de plusieurs carrières". "Le déficit enregistré par rapport aux capacités de production de la wilaya est de 50% pour l'agrégat, 70% pour le sable concassé et 50% pour l'enrochement", a-t-il révélé, soulignant que la production globale d'agrégats a baissé de moitié, en 2009, comparativement à l'année 2008. S'agissant du même contexte, la production d'agrégats toutes granulométries confondues dans la wilaya de Béjaïa, en 2009, a atteint 584.000 mètres cubes, dont 158 223 m3 de sable concassé, 126 295 m3 d'enrochement, 203 527 tonnes d'argile et 9 225 m3 de gypse. Le déficit enregistré a été comblé, notamment pour les entreprises de bâtiment, grâce à des achats et des transferts opérés à partir des wilayas limitrophes (Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Bouira) mais dont l'effet s'est traduit, a-t-il noté, par des retards dans la réalisation des projets et des surévaluations des investissements concernés. Aussi , M. Akour a imputé cette diminution à "l'arrêt des carrières de Kherrata, Chellata et Aokas", déplorant par la même une décision de renoncement définitif d'une entreprise spécialisée dans la production de gypse pour des raisons analogues. Les carrières exploitées par des entreprises publiques n'ont pas échappé à ce phénomène. Le cas vaut principalement pour les entités localisées dans le périmètre du Parc national de Gouraya (PNG), notamment celles appartenant respectivement à l'ENOF, l'ETR et à la SNTP, qui ont vu leurs titres miniers retirés suite à une opposition de la direction des forêts et sommées de surcroît de se délocaliser, a déploré la source. Les trois entreprises fournissent plus de la moitié de la production locale d'agrégats, a signalé M. Akour. D'autres projets de carrières, titulaires de titres miniers ou d'autorisations d'exploitation de carrières et sablières, restent bloqués pour des motifs inhérents à l'opposition des riverains dont l'argument tourne essentiellement autour d'enjeux environnementaux ou de nuisances. Par ailleurs, M. Akour n'a pas hésité à parler d'une "mafia locale qui veut saborder toutes les initiatives d'intérêt général", malgré les garanties apportées, aussi bien par les investisseurs que par les pouvoirs publics sur le respect des normes exigées et l'importance de ces carrières pour le développement de la wilaya. Il dénoncé cette mafia tout en fustigeant le "silence" fustige de certains comités de villages au sujet de l'exploitation illicite de la roche.