Dans une intervention, à l'occasion des assises nationales sur la formation professionnelle, tenues hier, au Palais des nations, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements M. Abdelhamid Temmar, a affirmé qu'il n'y a pas un marché de compétences et de compétitivité dans notre pays, alors que l'Algérie a besoin d'une formation spécifique qui pourrait contribuer à la relance économique. Après avoir défini le capital humain comme un ensemble de compétences, qui a son mot à dire dans la promotion de l'investissement, M. Temmar est revenu sur les recommandations des assises nationales sur la nouvelle stratégie industrielle, tenues récemment, lesquelles portent sur l'élément humain et sa contribution dans la réussite et la mise en œuvre de cette stratégie. L'éducation, qui est un facteur de croissance économique direct, les dépenses sur la formation des travailleurs et des compétences doivent être considérées comme un investissement direct qui rapporte et elles sont liées directement à la productivité. Le ministre a également souligné que les actions retenues par les assises nationales sur la nouvelle stratégie industrielle portent sur le fait que la formation doit aller à la qualification et la maîtrise de l'expertise, et doit être aussi une priorité, "puisque c'est un investissement" a-t-il dit. Pour M. Temmar, les plans de formation doivent s'intégrer dans la stratégie de développement du pays, en notant que les PME en Algérie n'ont pas la possibilité de former leurs travailleurs. Dans ce contexte, il a ajouté que les entreprises algériennes souffrent d'un déficit au niveau financier. Mais le plus grave est que le déficit enregistré en matière de ressources humaines et également celui relatif au professionnalisme. Le premier responsable du MPPI n'a pas manqué de critiquer l'usage de la seule approche de l'Etat dans l'établissement des programmes de formation, car, selon lui, cette approche est basée sur des considérations macro-économiques théoriques ; ce qui fait que les besoins effectifs ne sont pas saisis, tandis que c'est l'entreprise qui connaît ses besoins en matière de formation de l'élément humain. Il a aussi souligné que la stratégie de l'Etat est orientée vers les dépenses sur les infrastructures de ce secteur afin de rattraper le retard enregistré lors de la décennie noire, même si cela ne suffit pas pour former une main d'œuvre qualifiée apte à affronter le choix de l'économie de marché et capable de faire face à la concurrence. A ce titre, il a ajouté que l'intervention de l'Etat dans le secteur de la formation est indispensable. Cependant, les entreprises doivent prendre en main la formation de leurs travailleurs et surtout investir dans le management et la gestion.En outre, M. Temmar a souligné que la contribution du secteur privé dans le domaine de la formation est toujours faible et que les entreprises ne possèdent pas de mécanisme leur permettant de former. Ce qui, au demeurant, rend les choses plus difficiles pour arriver à un vrai marché des compétences, et partant, former une élite qui prendrait en main la relance économique. Il ajoutera que même les critères de recrutement sont devenus normatifs et se font sur la base de recommandations. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a aussi évoqué la possibilité de recourir à des entreprises internationales et transnationales dans le secteur de la formation, afin d'apporter un plus dans le marché des compétences. Pour sa part, le président du Forum des chefs d'entreprise, M. Réda Hamiani, a jugé que l'entreprise a, actuellement, assez de charges financières pour penser à créer des réseaux de formation et de management. Et c'est pour ces raisons que ces entreprises demandent à être aidées. Il a également appelé à annuler la grille des salaires, lesquels salaires doivent être déterminés en fonction de la compétence. Pour rappel, le Parlement vient d'adopter une nouvelle loi portant sur l'encouragement de l'emploi, laquelle fait bénéficier les organismes employeurs d'une réduction des charges sociales.