Le vice-président américain Joe Biden a célébré hier près de Baghdad l'indépendance des Etats-Unis avec les troupes américaines en plein processus de retrait, avant des entretiens avec les deux prétendants au fauteuil de Premier ministre irakien. Quatre mois après les législatives, qui n'ont donné à aucun parti la capacité de gouverner seul, les Irakiens attendent toujours de connaître le nom de leur prochain chef de gouvernement et la composition de l'Exécutif. Un blocage politique préoccupant pour les Etats-Unis qui préféreraient que leurs troupes de combat, qui doivent avoir quitté l'Irak au 1er septembre, laissent derrière elles un contexte politique apaisé, alors que la situation demeure instable sur le front de la sécurité. Biden a ainsi participé, en présence du commandant des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, à une cérémonie de naturalisation de 156 militaires, dont des Brésiliens et des Sud-Coréens. L'événement s'est déroulé au palais Al-Fao, un ancien palais de Saddam Hussein, qui se trouve aujourd'hui dans la gigantesque base américaine de Camp Victory, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Baghdad. Biden devait en outre assister à une cérémonie marquant la fête d'indépendance organisée par l'ambassadeur des Etats-Unis, Christopher Hill. Il doit également rendre visite aux soldats de la Garde nationale, qui se préparent à rentrer aux Etats-Unis, pour discuter de leur réintégration. Biden a réaffirmé que les Etats-Unis respecteraient le calendrier de retrait de leurs troupes de combat. Le contingent américain comptera au 1er septembre 50 000 hommes, contre 77 500 actuellement. «Votre sécurité a toujours été et sera toujours la priorité numéro un du Président et de moi-même», a lancé le vice-Président aux militaires. «Dit simplement, nous vous sommes redevables.» Un de ses conseillers a confié que le retrait des troupes ne serait pas affecté par la crise politique en Irak. Outre le président irakien Jalal Talabani, Biden devait rencontrer les deux principaux prétendants au poste de Premier ministre, le sortant Nouri Al Maliki et l'ex-chef de gouvernement, Iyad Allawi. Washington a multiplié les initiatives diplomatiques pour faire avancer les tractations politiques. Après le sous-secrétaire d'Etat américain pour le Proche-Orient Jeffrey Feltman en juin, trois sénateurs américains, dont le Républicain John McCain, sont venus vendredi rencontrer les dirigeants irakiens. En arrivant à Baghdad, Biden s'est dit «extrêmement optimiste» quant aux chances de former prochainement un gouvernement. «Le pays est dans cette position où, d'un côté, il semble très difficile de constituer un gouvernement, mais, de l'autre, il ne s'agit que de politique locale», a-t-il dit. R. I.