Les contrats à terme sur le pétrole brut étaient en légère hausse hier, mais fluctuaient dans une fourchette étroite et manquaient d'orientation claire en raison de la fermeture des marchés américains. Vers 10h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 72,06 dollars, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de vendredi. A la même heure, le "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance prenait 23 cents, à 72,37 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "On trouve de nombreuses analyses dans les journaux du week-end" sur le thème d'une possible rechute en récession de l'économie mondiale, mais les opérateurs semblent avoir changé d'humeur et ils rachètent du pétrole par précaution, commentait Philip Wiper, analyste chez PVM. La semaine dernière, les prix du pétrole ont perdu plus de 8% de leur valeur, soit une baisse de 8,6%, près de 7 dollars. Les cours ont été accablés par une accumulation d'indicateurs suggérant que la reprise économique était moins vigoureuse qu'attendu aux Etats-Unis, en Europe et que la croissance risquait de ralentir en Chine. Les prix sont restés confinés dans la matinée dans une fourchette de 72 à 72,50 dollars le baril, se stabilisant après leurs fortes pertes de la semaine dernière dues aux craintes d'une récession à double creux. Ce recul a en outre coïncidé avec la liquidation par les gérants de fonds de positions longues nettes sur les contrats à terme sur le brut. "Manifestement, les spéculateurs empochent leurs bénéfices en raison des inquiétudes liées à un ralentissement économique aux Etats-Unis et en Chine", observe Eugen Weinberg, responsable de la recherche sur les matières premières chez Commerzbank. L'une des indications les plus inquiétantes est venue des Etats-Unis : le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis a montré vendredi que l'économie américaine a détruit 125'000 emplois nets en juin, un chiffre supérieur aux attentes des analystes, après cinq mois de créations d'emplois. Des chiffres parus lundi tendaient à confirmer le ralentissement de la croissance européenne. L'indice composite des directeurs d'achats (PMI) de la zone euro, qui synthétise l'activité dans les services et l'industrie, a reculé pour le second mois d'affilée en juin, selon une deuxième estimation. Seul élément rassurant pour l'Europe, le système bancaire européen a affiché une certaine solidité jeudi dernier lors du remboursement d'un prêt gigantesque à la BCE contracté il y a un an. Sur le front géopolitique, les opérateurs ont appris dimanche qu'une explosion avait endommagé dans le sud-est de la Turquie un oléoduc transportant du pétrole d'Irak vers le port turc de Ceyhan. Mais selon le responsable d'un agent maritime du port de Ceyhan, interrogé par Dow Jones Newswires, le trafic aurait repris dans cet oléoduc dans la nuit de dimanche à lundi. L'incident aurait donc été sans conséquence pour les approvisionnements. La journée étant fériée aux Etats-Unis lundi pour la Fête nationale, le volume sur les marchés devrait rester très limité, particulièrement dans l'après-midi.