Selon le nouveau rapport établi par le groupe de la Banque mondiale (BM) "Investing Across Borders 2010", des lois trop restrictives ou encore désuètes posent obstacle notamment aux investissements étrangers, soulignant que leur mise en œuvre peut engendrer des coûts additionnels pour les investisseurs. En effet, le rapport en question offre, pour la première fois, des données objectives sur les lois qui réglementent les investissements étrangers et les compare à travers 87 pays. A titre de rappel, le groupe de la BM est l'une des sources les plus importantes de financement et d'information pour les pays en voie de développement. Il consiste en cinq institutions intimement liées, en l'occurrence la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (IBRD), l'Association Internationale de Développement (IDA), qui forment ensemble la BM, la Société financière internationale (IFC), l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) ainsi que le Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (ICSID). Par ailleurs, d'après le rapport du groupe de la BM, pour assurer de meilleurs résultats pour les pays qui reçoivent les investissements, leur population ainsi que les investisseurs, des lois et règlements appliqués doivent être à la fois transparents et efficaces. A ce titre, le vice-président du département finances, secteur privé et infrastructure du groupe de la BM, M. Janamitra Devan, a déclaré que "les investissements étrangers sont essentiels au développement des pays, surtout en période de crise économique". Ajoutant que ces derniers apportaient des capitaux nouveaux et s'engagent à introduire de nouvelles technologies ainsi que des styles de gestion différents. En outre, ils aident à créer des emplois et stimulent la concurrence afin de baisser les prix locaux et d'améliorer ainsi l'accès de la population aux biens et services, a-t-il souligné. Par ailleurs, il a été indiqué dans ce rapport que les complications des démarches administratives, en Angola et en Haïti, font en sorte de freiner le lancement de la filiale d'une société étrangère qui peut prendre jusqu'à six mois ; il en va de même l'obtention d'un bail pour un terrain industriel au Nicaragua et au Sierra Leone. En revanche, au Canada, en Géorgie et au Rwanda les mêmes démarches peuvent être complétées en moins d'une semaine, souligne-t-on dans le rapport. Par contre, en Arménie, en République de Corée et au Soudan, cela prend moins de deux semaines et au Pakistan, aux Philippines et au Sri Lanka, il faut jusqu'à deux ans pour faire exécuter une sentence arbitrale. Cependant, le rapport en question constate que les pays qui réussissent mieux dans les indicateurs " Investing Across Borders " ont également tendance à attirer davantage d'investissements étrangers en relation à la taille de leur économie et leur population. Inversement, les pays dont les scores sont plus bas, tendent notamment vers des niveaux de corruption plus élevés, un plus haut risque politique et des structures de gouvernance plus faibles. A titre d'information, " Investing Across Borders 2010 " vise à aider les pays à développer un environnement commercial plus attrayant en identifiant les bonnes pratiques utilisées ailleurs dans la conception et la mise en œuvre des politiques d'investissements. D'ailleurs, le rapport en question fournit des indicateurs en matière de restrictions sectorielles sur la prise de participation étrangère, le processus de démarrage d'une entreprise étrangère, l'accès au foncier industriel, et le régime d'arbitrage commercial, dans les 87 pays. Sur ce, il a été précisé que "Investing Across Borders" ne se penche pas sur toutes les caractéristiques de l'environnement commercial qui sont importantes aux investisseurs, à savoir la sécurité, la stabilité macroéconomique, la taille et le potentiel du marché, la corruption, le niveau de compétence de la main-d'œuvre, ou encore la qualité de l'infrastructure. Toutefois, les indicateurs sont un point de départ pour les gouvernements désireux d'améliorer leur compétitivité par rapport aux investissements étrangers, selon la même source.