L'Allemagne abaissera ses déficits budgétaires à moins de 3 % du produit intérieur brut (PIB), limite maximum fixée par l'Unison européenne (UE), au cours de l'année 2012 et non en 2013 comme cela était prévu, a annoncé jeudi le ministère des Finances.Le ministère prévoit que le déficit de l'Allemagne sera de 4,5 % du PIB cette année, soit moins que les 5,5 % estimés en janvier, car l'économie du pays a enregistré un rebond depuis mars, conduisant à une augmentation des exportations et à des recettes fiscales plus élevées que prévu. Comme l'économie prometteuse entraîne plus d'entrées fiscales et moins de dépenses au niveau des assurances sociales, le plus grand pays d'Europe réduira ses déficits à 4 % du PIB en 2011 et à 3 % du PIB en 2012, a expliqué le ministère dans un communiqué. Par ailleurs, le déficit baissera à 2 % du PIB en 2013 et à 1,5% en 2014, a poursuivi le ministère. Le Pacte de stabilité et de croissance de l'UE a clairement fixé une limite aux déficits publics des pays de la zone euro, à savoir pas plus que 3 % du PIB, mais la règle n'a pas été strictement respectée. La Grèce a annoncé un déficit budgétaire de 12,7 % du PIB en 2009, ébranlant le marché européen et entraînant une crise sur le continent. Le gouvernement allemand soutient fermement l'idée que les partenaires de la zone euro devraient adopter des mesures d'austérité pour " atteindre un chemin durable vers la croissance économique ". Il est à rappeler que le Pacte de stabilité et de croissance, ou PSC, est un ensemble de critères que les pays de la zone euro se sont engagés à respecter vis-à-vis de leurs partenaires. Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) est l'instrument dont les pays de la zone euro se sont dotés afin de coordonner leurs politiques budgétaires nationales et d'éviter l'apparition de déficits publics excessifs. Il impose aux États de la zone eurod'avoir à terme des budgets proches de l'équilibre ou excédentaires. Le PSC est fondé sur les articles 99 et 1041 du Traité instituant la Communauté européenne. Il a été adopté au Conseil européen d'Amsterdam le 17 juin 1997 et a acquis une valeur normative par deux règlements du Conseil de l'Union européenne du 7 juillet 1997. Le PSC prolonge l'effort de réduction des déficits publics engagé en vue de l'adhésion à l'Union économique et monétaire (UEM). Cependant, à l'inverse de la politique monétaire, la politique budgétaire demeure une compétence nationale. Le PSC comporte deux types de dispositions, à savoir la surveillance multilatérale, disposition préventive où les États de la zone euro présentent leurs objectifs budgétaires à moyen terme dans un programme de stabilité actualisé chaque année. Un système d'alerte rapide permet au Conseil Ecofin, réunissant les ministres de l'Économie et des Finances de l'Union, d'adresser une recommandation à un État en cas de dérapage budgétaire. Quant à la procédure des déficits excessifs qui est une disposition dissuasive, elle est enclenchée dès qu'un État dépasse le critère de déficit public fixé à 3 % du PIB, sauf circonstances exceptionnelles. Le Conseil Ecofin adresse alors des recommandations pour que l'État mette fin à cette situation. Si tel n'est pas le cas, le Conseil peut prendre des sanctions, el l'occurrence dépôt auprès de la BCE qui peut devenir une amende (de 0,2 à 0,5 % PIB de l'État en question) si le déficit excessif n'est pas comblé.