La Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep-Banque) a accordé, depuis le lancement officiel de la formule "crédit immobilier à taux bonifié", 1.5 milliard de dinars pour l'achat d'un logement collectif ou pour la construction d'un logement rural, a indiqué le P-DG de la banque, M. Djamel Bessa, qui s'est exprimé sur les ondes de la chaîne III. Selon lui, le crédit immobilier à taux bonifié a un long avenir devant lui, il suffit juste d'intéresser les promoteurs immobiliers afin de répondre à l'engouement croissant de la population en contribuant à la solvabilisation de la demande conséquente. Les pouvoirs publics sont ainsi tenus d'inciter les banques à prendre part ce type de produit. Ceci induira le développement du marché de l'immobilier. Sur ce dernier, M. Bessa, reconnaît qu'il n'existe pas de véritable marché de l'immobilier en Algérie. "Le marché existe, seulement il présente des insuffisances, notamment le problème du professionnalisme et celui de l'encadrement juridique pour le qualifier de "véritable" marché de l'immobilier", a-t-il dit en insistant sur l'importance de l'émergence de ce dernier pour remédier à l'arnaque qui sévit au sein de ce marché. Sur le rôle de la Cnep-banque dans le plan quinquennal 2010-2014, cette banque cherche à consolider sa position de "leader" sur le marché de l'immobilier notamment "en se montrant disponible pour accompagner les projets lancés", a assuré le banquier. En effet, depuis sa création en 1964, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance a pour principale vocation le financement des projets immobiliers avec l'argent des épargnants, dont le nombre s'élève à 7 millions de clients, en occupant la première place au niveau national dans ce type de produit. "Les 7 millions d'épargnants que compte la Cnep-banque représentent un volume d'épargne de 800 milliards de dinars et cette banque a accordé 33 000 crédits" a-t-il précisé. Il faut dire que la Cnep tient la place de leader, en dépit de l'apparition de promoteurs immobiliers de haut standing. En effet, cette banque occupe la position de leader dans les produits destinés à la classe moyenne, qui représente 72 % de son portefeuille "immobilier". Et l'activité de l'immobilier revient à la filiale de cette banque, "Assur-Immo" qui s'occupe, révèle le P-DG, de la réalisation en cours de 19 000 logements tandis que 14 000 autres seront lancés incessamment. Malgré, le lancement d'importants projets de réalisation de logements dont la Cnep se charge, dans le cadre du programme lancé en 2002 avec l'AADL, de la réalisation 65 000 logements, la satisfaction de la demande au niveau de la capitale demeure "impossible", de l'avis même de ce responsable, qui soutient que le nombre de demandeurs est estimé actuellement à 180.000 demandes. En revanche, M. Bessa, se veut rassurant quant la satisfaction, en premier, des demandes de ceux ayant effectué un premier versement. Il précisera, dans ce sens, que contrairement aux programmes de l'AADL, qui sont financés sur budget de l'Etat, les logements construits par la Cnep-banque se font avec l'argent des épargnants. Pour ce qui est des nouveaux produits de la Cnep-banque, Djamel Bessa citera deux nouveautés. Il s'agit, selon lui, d'allonger les crédits destinés aux jeunes en début de carrière, de 30 à 40 ans et l'accompagnement de ces derniers à 100% par la Cnep ainsi que l'aide à la location des logements Cnep-banque attribués et non occupés par les bénéficiaires. Pour ce produit, M. Bessa, a fait savoir que la banque, dont il est à la tête, propose un crédit à la location qui représente le montant de 2 années de locations exigé souvent par les bailleurs. Néanmoins, a-t-il reconnu, ce produit ne marche pas comme espéré par ses concepteurs en raison de l'opacité qui caractérise fréquemment ce type de crédit. Concernant les dizaines de milliers de logements construits par la Cnep qui n'ont pas trouvé preneur, le patron de la banque publique explique cette situation qu'il qualifie de "mévente" par le fait qu'entre 2000 et 2002, plusieurs projets étaient réalisés dans des régions où la demande est faible, soit parce qu'ils se trouvent dans une région rurale ou bien dans une région où il y a insécurité. Désormais la Cnep-banque compte éviter ce genre d'erreurs en procédant à une étude minutieuse des risques de mévente. "Plus aucun logement ne sera lancé s'il y a risque de mévente", a-t-il avoué. S'agissant du recouvrement des crédits, M. Bessa avoue que le niveau des crédit non remboursés est en permanente baisse chaque année. Il est passé de 20 à 5 %. Tandis que l'épargne enregistre une courbe croissante d'environ 10 % ces trois dernières années, en raison, a-t-il expliqué, de la densité et de la proximité des agences de la Cnep-banque ainsi que la crédibilité dont la banque jouit.