Le stock de ce qu'on a donné comme crédits immobiliers au profit de 300.000 ménages tourne autour de 130 milliards de Dinars, tandis que les promoteurs immobiliers ont bénéficié autour de 100 milliards de Dinars, soit un total 260 milliards de Dinars, a indiqué hier à Alger le Délégué général auprès de l'Association des Banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmène Benkhalfa. Le crédit immobilier à taux bonifié entre 1 et 3% est octroyé à «l'achat de tout logement collectif neuf» et «la construction d'un logement rural» à l'exception des logements acquis auprès des Coopératives immobilières, a insisté Djamel Bessa, Président de l'ABEF et PDG de la Caisse Nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP), lors du forum d'El Moudjahid. La Banque peut financer à hauteur de 10 millions de Dinars, a-t-il ajouté, en rappelant que «ce montant était d'à peine 4 millions de Dinars, avant». Il signalera que «l'acquéreur bénéficiaire de crédit immobilier à taux bonifié de 1% peut économiser 10% de ce qu'il aurait du payer en intérêt bancaire avec les taux sans bonification avec un financement doublé». Pour ce faire, elle se basera sur deux critères principaux : l'âge de l'acquéreur et sa capacité de remboursement (revenus) et selon les conditions d'éligibilité au crédit traditionnel. Dans le cadre de la politique de l'Etat d'accession à la propriété immobilière, le montant de prêt est appelé à évoluer pour atteindre 20 voire 25 millions de Dinars dans l'avenir et la banque pourra financer à hauteur de 90% du prix du logement en tenant compte de l'âge et des revenus de l'acquéreur. De ce fait, l'apport personnel ne sera que de 10%, a-t-il dit. Douze banques au niveau de la place, sur les 28 existantes, ont commencé l'application de ce crédit avec 600 à 700 agences impliquées dans cette opération, sur les 1 450 agences bancaires au total. Il s'agit de 6 banques publiques et les autres privées dont Société Générale, BNP Paribas, Natexis, HSBC, Arab Banking Corporation et Algerie Golfe Bank, pour devenir 15 prochainement, selon M. Benkhalfa, en émettant un mais car «chaque banque appliquera dans l'octroi de ce crédit sa propre stratégie commerciale» avec les conditions classiques d'octroi de crédit immobilier déjà en vigueur. Cependant, il reste à équilibrer entre l'offre (disponibilité du logement) et la demande, a-t-il noté. Sur ce point, M. Bessa a relevé que «le problème de l'offre se pose avec acuité à Alger, avec seulement 35 000 logements seulement, mais pas ailleurs». Selon lui, cette opération d' «aide indirecte» de l'Etat a permis l'élargissement des catégories sociales éligibles à la bonification et serait concernées, selon lui, 80% des salariés algériens par cette opération. Il prévoit une évolution de la demande de 20% par an qui est, pour lui, «un objectif moyen et réaliste». S'agissant des délais de traitement des dossiers, selon les banquiers présents, le délai pour l'instant est autour d'une semaine. Ce qui est normal car l'opération est à ses débuts. Seul le Crédit Populaire d'Algérie (CPA) a enregistré 1 000 demandes dont 200 ont déjà bénéficié de crédits immobiliers à taux bonifié, selon Rachid Metref, Directeur auprès de cette banque. Pour sa part, le Pdg de la Badr (Banque algérienne de développement rural) a indiqué que «le crédit pour la construction d'un logement rural est possible sur la base de la présentation du Certificat de possession délivré par l'APC en attendant l'acte de propriété».