Présenté par Carrière Algérie Pour beaucoup, présenter ses excuses revient à perdre la face ou écorner son ego. Est-ce pourtant une mission impossible dans le cadre pro ? Met- on pour autant son autorité en danger ? S'excuser auprès d'un collaborateur peut avoir de réelles vertus. Accrochage avec un collaborateur, situation inextricable où chacun se rejette la responsabilité, mauvaise communication qui conduit au blocage d'un projet... Malgré tous les conseils en management, en communication, en psychologie, force est de constater qu'on n'est pas toujours le manager idéal et que l'on commettre aussi des erreurs. Pas question alors de se culpabiliser à outrance ou au contraire de maquiller ses torts. L'excuse rassure l'ensemble des collaborateurs : pour eux, le chef n'est pas infaillible ou tout au moins il ne se prend pas pour un surhomme. Malgré ces préjugés, reconnaître ses torts et l'exprimer sous forme d'excuses permet plutôt d'accroître la confiance et le respect mutuel au sein d'une équipe. Lorsqu'un manager se risque à présenter des excuses, cela force le respect, car tout un chacun sait dans sa vie personnelle que cette démarche demande une bonne dose de courage et de confiance en soi et en l'autre. Et que cette démarche émane du manager renforce la valeur d'exemplarité. Dans le cas d'une situation conflictuelle avec un collaborateur difficile, contrairement à ce que l'on peut s'imaginer, l'excuse peut aider. Il n'existe pas beaucoup de collaborateurs foncièrement manipulateurs et négatifs. Ce peut être justement une attitude qu'un collaborateur adopte face à manager qui ne veut jamais reconnaître ses erreurs. Vous piquez une grosse colère contre un collaborateur, vos mots dépassent votre pensée... Vous avez franchi les limites et vous êtes en situation de vous excuser. Même si vous faites ce qu'il faut pour rattraper la situation et tenter de faire oublier cet épisode à votre équipe, il est important de ne pas minimiser cette situation à vos propres yeux. Il est recommandé de réfléchir personnellement à la question et de se remettre en cause. De façon à comprendre pourquoi on en est arrivé là et corriger le tir. La meilleure manière de présenter ses excuses consiste à le faire de la façon la plus informelle possible. Le maître mot consiste donc à rester simple et naturel. Mais pour autant, mieux vaut préparer ce que l'on va dire - et pourquoi pas l'écrire - pour être sûr de ne pas s'embrouiller. Quand on est sorti de ses gonds, mieux vaut ne pas tenter de s'excuser à chaud, sous l'impulsion du moment. Il est préférable de se laisser un peu de temps, éventuellement sortir se calmer au grand air, boire un verre d'eau. De façon à rationaliser les choses. Cela permet ensuite de demander à son collaborateur de se voir dans un bureau, au calme. Attention, simple rappel, le "je m'excuse" n'est pas français ! Soit on "présente ses excuses", soit on "prie d'être pardonné", mais une faute de grammaire en préambule serait d'un très mauvais effet. Il faut mettre les mots sur son manquement, son erreur. Et pour cela, il faut rester factuel et le présenter comme un constat : "Je suis désolé. Tu as essayé de me parler, tu m'as aussi envoyé des mails, mais c'est vrai, je ne t'ai pas écouté, je n'ai pas saisi l'urgence, alors que j'aurais dû me rendre disponible". Il faut donc privilégier des phrases simples et faire court. Le risque en termes de position hiérarchique consiste à entrer dans de la justification. Aussi, pour éviter cet écueil, il ne faut pas s'attarder sur l'excuse à proprement dite et se remettre tout de suite dans une dynamique d'action. Le manager est celui qui donne l'ordre de marche. Il faut donc qu'il explique comment pallier le problème, se remettre dans l'action, se projeter dans l'avenir.Si l'excuse peut permettre de rétablir des relations de travail dans des situations parfois complexes, elle ne peut cependant pas tout réparer. Les mots prononcés, un projet qui fait un flop, un client perdu, un retard pris... On aura beau faire, les excuses ne rattraperont pas l'erreur, le manquement.