L'inflation est repartie à la hausse en juillet dans la zone euro, atteignant 1,7% sur un an, selon une première estimation vendredi de l'Office européen des statistiques Eurostat. Ce niveau, conforme aux attentes des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, est le plus élevé depuis novembre 2008, où les prix à la consommation avaient augmenté de 2,1%. En juin, l'inflation avait ralenti pour la première fois depuis quatre mois, à 1,4% (après 1,6% en mai). Les prix à la consommation dans la zone euro avaient recommencé à augmenter en novembre 2009, après cinq mois d'affilée de taux d'inflation négatifs, un signe de la reprise économique mais surtout de l'évolution des prix du pétrole. Depuis, l'inflation accélère dans les seize pays partageant la monnaie unique, mais elle reste jusqu'ici au-dessous de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de la stabilité des prix, qui vise sur le moyen terme une inflation légèrement inférieure à 2%. Eurostat publiera une deuxième estimation avec des données plus détaillées pour le mois de juillet le 16 août. Par ailleurs, Le taux de chômage est resté stable dans la zone euro en juin, montrent les statistiques publiées par Eurostat, qui laissent entendre que les conditions sur le marché du travail ont cessé de se détériorer. Le taux de chômage dans les 16 pays utilisant la monnaie unique est ainsi ressorti à 10,0%, un niveau identique au taux du mois de mai et conforme au consensus des analystes. Le nombre des demandeurs d'emplois dans la zone euro a augmenté de 6.000 par rapport à mai à 15,7711 millions. La stabilité du taux de chômage s'explique notamment par la baisse du nombre de demandeurs d'emplois en Allemagne, évolution qui a compensé la hausse du taux de chômage en Espagne. Il est à signaler que ce taux reste cependant proche d'un plus haut de 12 ans. Pour Peter Westaway, chef économiste Europe chez Nomura, il faut se rendre à l'évidence : " Une partie de la panique récente sur l'Europe était exagérée. " En particulier, " on voit bien que l'impact négatif pour la zone euro des cures d'austérité dans les pays de la périphérie de l'Europe reste limité ". Mieux, la récente crise de confiance a même eu des effets positifs pour les grands pays de la zone euro. " Entre la baisse de l'euro, bénéfique pour le commerce extérieur, et le repli des investisseurs sur les dettes les plus crédibles qui a permis à la France et l'Allemagne de s'endetter pour moins cher, les déboires de l'Europe du Sud ont eu quelques vertus ", constate Jean-Christophe Caffet, chez Natixis. Après la publication des résultats des " stress tests " européens, l'heure est donc à une certaine normalisation de la confiance qu'inspire l'Europe. Pour autant, l'heure n'est pas à l'optimisme béat. La reprise européenne doit beaucoup au commerce extérieur. La hausse actuelle de l'euro, conjuguée au ralentissement de la reprise mondiale, devrait rapidement tempérer les enthousiasmes excessifs. Sans compter que les effets positifs des plans de relance sont appelés à s'estomper au cours des douze prochains mois.