D'après une étude, rendue publique, mercredi dernier, à Dakar, effectuée par la Banque africaine de développement (BAD), réalisée sur le thème "Les perspectives économiques en Afrique", le développement rapide de la téléphonie mobile en Afrique offre d'importantes opportunités aux pays africains afin d'élargir leur assiette fiscale et renforcer ainsi les recettes budgétaires. En effet, "les opérateurs de téléphonie mobile ont de plus en plus de clients et leurs revenus augmentent, offrant ainsi aux autorités budgétaires des pays africains l'occasion d'élargir leur assiette fiscale", souligne l'étude en question. Compte tenu de la taille du secteur informel qui peut atteindre jusqu'à 70% de la population active dans certains pays du continent africain, l'étude a relevé que les gouvernements africains ne bénéficient que d'une assiette fiscale réduite, précisant que le développement de la téléphonie mobile représente une aubaine pour les politiques budgétaires africaines. En moyenne, les taxes représentent 29,4% des recettes des opérateurs de la téléphonie mobile, informe l'étude de la BAD qui souligne, toutefois, que ces taxes peuvent même atteindre jusqu'à 53% en Zambie, 45% à Madagascar, 43% au Gabon ou en Tanzanie. D'après la même source, les opérateurs de téléphonie mobile en Afrique ont rapporté plus de 5 milliards de dollars de taxes, en 2006, dont environ 77% pour les seuls opérateurs d'Afrique du Sud et du Nigeria. Par ailleurs, un récent rapport concernant le Sénégal, témoigne de ce développement fulgurant de la téléphonie mobile en Afrique. A ce titre, il a été révélé, selon des statistiques officielles, que 97% des Sénégalais pourraient avoir accès à la téléphonie mobile sur la base d'une projection commerciale concernant le court terme. Avec l'annonce récemment du projet de câble optique sous-marin qui reliera l'Europe à l'Afrique sur une distance de 17 000 km, il est prévu que l'accès au haut débit est appelé à connaître un grand essor en Afrique dans les prochaines années, souligne la même source. Dans le même contexte, France Télécom étant à la tête d'un consortium de 20 partenaires, a annoncé, en juin dernier, la construction de ce câble sous-marin ACE (Africa Coast to Europe) qui reliera la France à l'Afrique du Sud pour un investissement colossal de 700 millions dollars. Sur son trajet, le câble sous-marin permettra de desservir une vingtaine de pays d'Afrique de l'Ouest via un accès direct pour les pays situés sur la côte ou via une connexion terrestre pour les autres pays, annonce l'étude de la BAD.