Les Douanes nationales veulent renforcer la lutte contre la corruption, en commençant par la surveillance étroite de ses services. Des mesures visant à renforcer le contrôle interne, ont été introduites dans le nouveau règlement intérieur. "L'administration douanière a amendé récemment le règlement intérieur régissant le corps des douaniers à travers l'introduction de mesures visant à renforcer le contrôle interne et réduire la durée d'affectation de ses agents dans certains postes", a indiqué, mercredi dernier, le directeur des ressources humaines auprès de la Direction générale des Douanes (DGD), Boudjaltia Djazouli, dans une déclaration à l'APS. Ce nouveau dispositif, ''qui sera appliqué dans toute sa rigueur d'ici la fin de l'année", en même temps que la mise en œuvre du nouveau statut du douanier, a été rendu nécessaire par ''le besoin d'assainir et de réorganiser certains services douaniers pouvant constituer une source de corruption et de malversations'', explique-t-il. Le nouveau règlement porte sur le comportement du douanier au quotidien aussi bien vis-à-vis des usagers que de l'administration ainsi que sur l'éthique douanière, précise le même responsable, soulignant que ''tout dépassement sera sévèrement sanctionné'' en vertu de ce dispositif. Dans ce sens, M. Djazouli qualifie l'ancien règlement "d'obsolète", précisant que la version amendée prévoit un partage de responsabilité entre le supérieur hiérarchique et son subordonné. "Si un agent douanier commet un dépassement son supérieur sera sanctionné au même titre que lui pour ne pas avoir exercé de contrôle sur son subordonné", avertit-il, ajoutant que les responsables sont sommés, en vertu de ce dispositif, ''de rendre compte de leur travail et de celui de leurs subordonnés''. Toutefois, la sanction du supérieur n'est prononcée qu'après définition des responsabilités, dit-il, ajoutant : ''Nous allons utiliser toute la rigueur qu'il faut pour sanctionner. Mais avant de recourir aux sanctions, il faut faire de la prévention grâce à un contrôle interne pour que les faits illégaux soient perceptibles". Réduction drastique des durées d'affectation "La durée de mobilité, fixée actuellement entre un et trois ans, sera réduite à six mois pour des ''postes jugés sensibles'', comme celui du liquidateur qui est l'agent chargé de la liquidation des déclarations de marchandises au niveau des ports et aéroports", indique le DGD. La Direction des douanes prévoit également la révision des missions du liquidateur en introduisant une dualité du contrôle dans la liquidation des marchandises et aussi instituer un autre contrôle indépendant sur ces agents. "Ces nouvelles missions seront définies par un texte, en cours d'élaboration, qui va réorganiser les services extérieurs des douanes dont la nouvelle réorganisation prévoit également que la valeur des marchandises, définie actuellement par un agent douanier, soit établie par un bureau de la valeur afin que cette mission sensible ne soit pas la prérogative d'un seul agent", note M. Djazouli. En outre, l'institution douanière compte informatiser tous ses services pour éliminer progressivement l'écriture manuelle, source d'erreurs et de malversations. Faisant le bilan des mesures entreprises pour moderniser le secteur des douanes, ce responsable affirme, que la direction des ressources humaines dénombre chaque année 4 à 5 cas de corruption et une trentaine de cas de malversation commis par des agents douaniers. "Les trois commissions de discipline, installées en vertu de la nouvelle réorganisation des services de douanes, traitent tous les 45 jours environ cinq cas de fraude", a-t-il précisé, ajoutant qu'au niveau de l'aéroport d'Alger, 15 agents fraudeurs ont été suspendus dernièrement de leurs postes et plusieurs autres agents ont été arrêtés au niveau du fret. Pour rappel, le corps des douanes compte environ 17 000 agents et ambitionne de renforcer ses rangs pour atteindre 20 000 agents en 2011.