Le corps des douanes compte environ 17.000 agents et ambitionne de renforcer ses rangs pour atteindre 20.000 agents en 2011. L'institution douanière est devenue ces dernières années un nid de corruption. La direction des ressources humaines des douanes dénombre chaque année 4 à 5 cas de corruption et une trentaine de cas de malversations commises par des agents douaniers. Les trois commissions de discipline, installées en vertu de la nouvelle réorganisation des services des douanes, traitent tous les 45 jours environ cinq cas de fraude. Rien qu'au niveau de l'aéroport d'Alger, 15 agents fraudeurs ont été suspendus dernièrement de leurs postes, suite à des dépassements relevés grâce aux outils de contrôle installés, et plusieurs autres agents ont été arrêtés au niveau du fret. Le démantèlement de ce réseau a été le fruit de la collaboration étroite de l'administration douanière avec les services de sécurité, note ce responsable. Le corps des douanes compte environ 17.000 agents et ambitionne de renforcer ses rangs pour atteindre 20.000 agents en 2011. Ainsi, les Douanes ont amendé récemment le règlement intérieur régissant le corps des douaniers à travers l'introduction de nouvelles mesures. Outre le renforcement du contrôle interne, le texte vise la réduction de la durée d'affectation de ses agents à certains postes, a indiqué le directeur des ressources humaines auprès de la direction générale des douanes, Boudjaltia Djazouli. Ce nouveau dispositif a été rendu nécessaire par «le besoin d'assainir et de réorganiser certains services douaniers pouvant constituer une source de corruption et de malversations», explique-t-il. Ce règlement sera appliqué dans toute sa rigueur d'ici la fin de l'année, parallèlement à la mise en oeuvre du nouveau statut du douanier. Le nouveau règlement porte sur le comportement du douanier au quotidien aussi bien vis-à-vis des usagers que de l'administration. Il porte également sur l'éthique douanière. Qualifiant l'ancien règlement intérieur d'obsolète, M.Djazouli précise que la version amendée prévoit un partage de responsabilité entre l'agent douanier et son supérieur hiérarchique en cas d'infraction: «Si un agent douanier commet un dépassement, son supérieur sera sanctionné au même titre que lui pour ne pas avoir exercé de contrôle sur son subordonné», avertit-il ajoutant que les responsables sont sommés, en vertu de ce dispositif, «de rendre compte de leur travail et de celui de leurs subordonnés». Toutefois, la sanction du supérieur n'est prononcée qu'après définition des responsabilités, dit-il. L'autre amendement apporté à l'ancien texte est la réduction drastique des durées d'affectation ou de mobilité des agents douaniers. La durée de mobilité, fixée actuellement entre un et trois ans, sera réduite à six mois pour des postes jugés sensibles comme celui du liquidateur chargé de la liquidation des déclarations de marchandises au niveau des ports et aéroports. Cette mesure mettra fin à l'immobilité de certains agents douaniers qui occupent, parfois, ces postes durant une trentaine d'années, situation qui favorise souvent les actes de corruption. Aussi, la direction générale des Douanes est en train de revoir les missions du liquidateur pour introduire le (double contrôle) dans la liquidation des marchandises. Ces nouvelles missions seront définies par un texte, en cours d'élaboration, qui va réorganiser les services extérieurs des Douanes. La nouvelle réorganisation prévoit également que la valeur des marchandises, définie actuellement par un agent douanier, soit établie par un bureau de la valeur et non par un agent.