La fièvre compulsive, qui saisit les Algériens durant le mois sacré du Ramadhan, est un constat social qui se répète et touche l'ensemble des ménages, une ruée indescriptible vers tous les produits alimentaires. Ce phénomène que rien ne semble retenir donne l'occasion à certains commerçants de " flamber " les prix et de mettre à mal les ménages à bas revenu. Si les structures économiques de l'Etat sont interpellées pour combattre, avec toute la rigueur de la loi, les pratiques commerciales déloyales et la spéculation sur les prix, au niveau du marché le seuil de l'intolérance est atteint, les commerçants de détail renvoient la balle en accusant à leur tour le marché de gros et vice versa, mais en fin de compte c'est le consommateur qui débourse le plus. Les mesures arrêtées par les pouvoirs publics en ce qui concerne la régulation du marché, le renforcement des contrôles au niveau des marchés de gros et de détail demeurent au stade de l'expérimentation tant les prix flambent chaque jour. Ainsi, la détermination de l'Etat à préserver le pouvoir d'achat des citoyens ne devrait souffrir d'aucune complaisance, car la lutte contre la spéculation sous toutes ses formes contre les fraudes fiscales et autres phénomènes de ce genre tel le commerce informel appellent pouvoirs publics et société civile à une mobilisation totale avec en prime la rigueur dans le contrôle. Ceci implique nécessairement le renforcement des organes et des agents ayant la mission de le faire sur le terrain, car au moment où l'Etat garantit avec beaucoup d'efforts et parfois de sacrifices l'approvisionnement normal du marché, il est inconcevable de permettre à de nombreux commerçants de verser sans aucun scrupule dans le gain facile sur le dos des consommateurs. La hausse illicite des prix pour se faire des revenus sans grands efforts est une pratique qui dure à chaque Ramadhan où le comportement consumériste sur l'état des ménages est désastreux. Avec plus de rigueur des pouvoirs publics, une meilleure implication de l'Union des commerçants et des associations de protection du consommateur, cette lutte et l'assainissement du marché sont possibles, comme il serait possible aussi d'identifier avec précision les racines du mal. Avec de tels instruments juridiques, il est permis de mettre en place une politique commerciale compétitive et efficace sans porter atteinte au pouvoir d'achat. Ceci bien sûr, ne doit pas faire oublier le fait de songer sérieusement sur la manière de gérer la relation commerciale entre le détaillant et le grossiste. Et il n'est pas interdit pour le bien de la politique sociale du pays ni impossible de chercher la meilleure forme de protection sociale qui s'adapte au mieux aux citoyens. Il est tant d'espérer par ces moyens juridiques, nettoyer les " allées " du commerce encombrées par de trop nombreux et trop menaçants phénomènes.