Une étude du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise), financée par l'Union européenne, met en lumière la corrélation entre libertés individuelles, degré d'ouverture au commerce et investissements directs étrangers dans les pays de la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient). La problématique a été orientée vers le développement social de la population et son influence sur les performances économiques. Cependant, l'ouverture d'un pays sur l'extérieur et l'attrait qu'il suscite auprès des investisseurs étrangers sont des facteurs de croissance économique. Dans les pays de la région Mena, le commerce et l'investissement direct étranger (IDE) font bon ménage. A ce sujet, des chercheurs de l'université de Varsovie et de l'université hébraïque de Jérusalem ont noté, dans une étude réalisée sous l'égide du Femise, que ces pays doivent donc poursuivre leurs réformes pour s'ouvrir davantage vers l'extérieur. En revanche, relèvent-ils, "de gros efforts devraient être portés sur le maintien de l'élargissement du degré d'ouverture au commerce et aux libertés individuelles. Un niveau plus élevé de libertés individuelles associé à une mise en application rigoureuse des contrats et de hauts standards dans l'application de la loi promeuvent les IDE". Dans le même contexte, les chercheurs ont déterminé une série de critères susceptibles d'avoir un impact sur ces IDE, tels que l'espérance de vie, l'égalité des sexes et le niveau d'éducation. Ils constatent ainsi qu'une vie longue et saine et un niveau élevé d'éducation sont des facteurs clés pour stimuler les IDE. "Cela laisse penser que les investissements de santé et d'éducation contribueraient à accroître le capital humain et, par conséquent, le niveau d'exportations des pays méditerranéens se verrait lui aussi augmenté", souligne l'étude. Par ailleurs, le rôle de l'éducation apparaît plus prononcé lorsqu'il est couplé à une croissance positive des revenus, tandis que la distribution équitable des revenus stimulerait les exportations et importations. A l'inverse, des conditions de vie décentes ne sont pas un critère important pour les investisseurs, estiment les chercheurs. Selon la même étude, l'attrait exercé par le niveau de développement humain sur les investisseurs étrangers se mesure sur plusieurs années. "Notre analyse a montré que l'Indice de développement humain influence les décisions des investisseurs étrangers sur le long terme, et non sur une année déterminée", concluent les experts. Ainsi, à travers l'indice de discrimination de genre, ils sont également arrivés au constat que le niveau d'exportations des pays méditerranéens est d'autant plus élevé qu'il règne davantage d'égalité dans la participation économique et dans la prise de décisions. Sachant que la part des importations et exportations dans le PIB joue un rôle moteur dans l'attraction des investisseurs étrangers, les pays de la zone Mena vont devoir faire de gros efforts pour stabiliser leur environnement macroéconomique tout en promouvant l'égalité des sexes s'ils veulent améliorer durablement leur croissance économique, expliquent-il des experts.