Le parti du Front de libération nationale (FLN), a réaffirmé, jeudi, qu'il ne cessera jamais d'exiger de la France des excuses officielles pour ses crimes coloniaux perpétrés contre le peuple algérien, dans un communiqué à l'occasion de la célébration du 20 Août 1955. Le FLN, en parfaite cohésion avec l'ensemble de la famille révolutionnaire, réaffirme sa conviction de la nécessité de criminaliser le colonialisme, appelant à parachever l'action menée par les prédécesseurs pour consacrer les valeurs du message de 1er Novembre, ajoute le communiqué. Cependant, la loyauté envers le message du 1er Novembre et aux sacrifices des héros du nord constantinois et de l'Algérie tout entière "implique la poursuite du combat et davantage d'efforts pour la consécration des nobles valeurs ayant constitué le socle de la glorieuse Révolution, fortement exprimé dans le message du 1er Novembre et dans le congrès de la Soummam le 20 Août 1955", a encore souligné le parti FLN. Ainsi, à la même occasion, le moudjahid Ahmed Hafsi, âgé de 76 ans, a affirmé à Skikda, que l'offensive du nord constantinois, déclenchée le 20 août 1955, et dont le 55e anniversaire a été célébré hier, a "brisé l'étau qui étouffait la région des Aurès et donné un nouveau souffle à la Révolution". Ce Moudjahid, qui a participé à une opération menée dans le centre-ville de Skikda, a indiqué que l'objectif de ces attaques était de "porter la Révolution au coeur même des centres coloniaux du Nord-constantinois en ciblant les bases mêmes du système colonial". Cependant, l'impact des opérations fut "retentissant" dans la mesure où elles ont réussi à donner une forte impulsion à la Révolution, à casser le siège qui frappait la première région des Aurès, à faire tomber le mythe de l'armée française "invincible" et à démentir la propagande coloniale qui tentait de réduire la lutte armée à des "actes de sabotage perpétrés par des brigands et des hors-la-loi", ajoute Ahmed Hafsi. La ville fut ainsi assiégée de toutes parts, de la cité Bouabaz à la carrière romaine et de Bab Laouras à Sabaâ Ababarn, en passant par les quartiers Zafzaf et El-Kébia, précise cet ancien combattant de l'ALN (Armée de Libération Nationale). Le Moudjahid Hafsi se souvient en particulier de l'attaque qu'il avait tenté de mener en compagnie du Chahid Rachid Saker, alors âgé de 18 ans, et de 15 civils contre le siège de la police des renseignements généraux, avenue de la Façade maritime, près du Palais vert. Son groupe arrive vers midi sur le site de Bab Laouras mais les accrochages, dit-il, avaient débuté déjà vers 10h00 à la cité Zafzaf à cause d'informations glissées par certains traîtres aux services d'occupation. En outre, parvenu au lieu de l'attaque, "notre groupe essuya des tirs intenses qui devaient contraindre les civils qui nous accompagnaient à fuir dans tous les sens", affirme le même témoin, qui ajoute que seuls lui-même et Saker sont restés. Ainsi, le vieux Moudjahid se souvient que le 20 août 1955 était un samedi, soit un jour de week-end coïncidant notamment avec le changement des gardes à l'intérieur des casernes. Les attaques menées par les éléments de l'ALN et la population permirent de "détruire plusieurs avions de combat qui se trouvaient à l'aéroport, le saccage d'importantes infrastructures et l'élimination d'un nombre important de soldats ennemis", témoigne le même moudjahid. En représailles à ces assauts audacieux, l'armée d'occupation lança de vastes opérations de répression et de rafles. Plusieurs mechtas furent complètement incendiées et beaucoup de villages pilonnés sans merci. Les Européens ont été aussitôt armés et créèrent des milices qui assassinèrent un grand nombre de civils désarmés. En effet, la plus horrible de ces exactions fut le massacre collectif perpétré le lendemain contre des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants rassemblés au stade de Philippeville (nom colonial de Skikda). Le moudjahid Hafsi a également confirmé que plus de 12 000 Algériens moururent dans les massacres commis par l'armée française à la suite de ces attaques.